Le 9 décembre 2011, le Conseil
Européen (regroupant les chefs d’Etat ou de gouvernement de l’Union Européenne)
s’est regroupé et a établi une déclaration énonçant ses objectifs en vue de résoudre le problème de la dette des Etats.
La solution sera donc l’adoption
par les membres de la zone euro d’un nouveau pacte budgétaire ainsi qu’un
renforcement des dispositifs déjà existants.
Le nouveau pacte
budgétaire :
Le déficit annuel des
administrations publiques ne pourra pas dépasser 0,5% du Produit Intérieur
Brut, l’objectif étant d’avoir un budget soit à l’équilibre, soit en excédent.
Cette règle sera inscrite au
niveau constitutionnel dans les différents Etats.
En cas de non respect, les Etats
feront approuver leur programme de redressement des finances par la Commission Européenne et par le Conseil Européen.
A partir de déficit supérieur à 3% du PIB les sanctions seront automatiques.
Il est également prévu de
rigidifier et de systématiser l’application de programmes de réduction de
déficits, conformément au Traité sur le fonctionnement de l’Union Européenne, à partir
d’un niveau de dette supérieur à 60% du P.I.B.
Concernant le contrôle des
budgets, chaque pays devra soumettre à la commission ses projets budgétaires pour avis conforme. En cas de non respect des règles précédemment édictées, elle demandera la révision
desdits projets.
Où en est la situation dans les
pays de la zone euro ?
Comme nous pouvons le constater, si
ce pacte devait s’appliquer comme annoncé et immédiatement, seule l’Estonie
serait à l’abri. Avec la réserve que ce pays souffre déjà d'un taux de chômage avoisinant les 17% et que près de 70% de ses exportations sont faites vers l’Union Européenne rendant la situation très précaire (sans parler de l’état des services publiques et de
la demande intérieure).
Le renforcement des outils de
stabilisation :
Le Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) ainsi que le Mécanisme Européen de Stabilité (MES) seront
renforcés et la mise en place de ces dispositifs pourra, si la commission et la
Banque Centrale Européenne en conviennent, être plus rapide.
Il faut noter que ces dispositifs
visent, en contre partie de réformes structurelles, à garantir les emprunts
qu’effectuent les Etats auprès des institutions financières afin de diminuer le
risque (réel ou supposé) qu’il y aurait à prêter de
l’argent aux Etats (et donc diminuer le coût de l’emprunt).
Pour mieux comprendre ce mécanisme, une petite infographie :
Que faut-il en conclure?
Il s’agit globalement de
poursuivre les politiques libérales d’une manière
encore plus contraignante pour les peuples mais plus sécurisante pour la
finance.
Ces mesures ne s’attaquent pas au problème
réel de financement des Etats par la dette, car elles confortent la pression
financière sur les politiques publiques, pression exercée par des intérêts
privés et dont les intérêts se trouvent garantis par de l’argent public
(dispositif FESF/MES).
En raison des contraintes posées, il n'y aura plus qu’un type de politique économique possible, imposé aux plus
hautes instances : la déflation compétitive. Cette politique, dont se
félicite déjà le MEDEF, vise à diminuer les dépenses des administrations publiques
surtout en terme d’emploi par le biais de « réformes de l’Etat », la
suppression des cotisations sociales (qui représentent une part importante des
salaires), et un renforcement de la concurrence. Ce type de politique ne peut
mener qu’à une chose : la montée du chômage, la diminution des salaires,
la diminution des recettes et donc davantage de déficit des administrations
publiques.
Quel est l’intérêt pour ceux
qui défendent ce type de politique? Ceci n’est-il pas contre-productif?
L’accroissement des richesses
produites ne constitue pas immédiatement une condition de l’augmentation des
profits.
La spéculation, d’une part, peut
se faire à la baisse.
D’autre part, les pressions à la
baisse sur les salaires (augmentation du chômage, baisse des cotisations et non
augmentation des salaires) permettent d’augmenter mécaniquement les profits.
Enfin, le démantèlement des services publics, répondant à des besoins réels, constitue une privatisation
en creux par laquelle le capital investit de nouveaux marchés et donc peut accumuler
davantage de profits.
L’Europe des peuples et de la
solidarité n’est pas d’actualité.
Malgré la crise, courant depuis
2008, malgré les désastres humains que subissent les peuples d’Europe et dont l’étendue
des conséquences s’avère actuellement inestimable, les politiques menées au
niveau européen autant que national ne sont ni trop faibles, ni absurdes.
Elles ne font que refléter l’état
du rapport de force qui place la préservation de la finance, du grand patronat et
de leurs intérêts communs avant la question de la sortie de la crise sociale.
Ce rapport de force ne peut
changer que par une chose : la mobilisation populaire, la défense d’une
alternative politique à la domination des marchés, du capital et de ses
serviteurs.
Contre l’Europe des marchés, le
Parti Communiste Français agit pour une Europe des peuples libres et
solidaires, capable de faire tomber le mur de l’argent qui sépare les citoyens des gouvernants et les problèmes du quotidien des politiques menées.
Les élections de 2012 sont un moyen
de faire pencher la balance du côté du peuple.
En 2012, avec le Front de Gauche,
faites passer l’Humain d’abord.