lundi 11 avril 2011

UMP – FN : diversion et division.


 « Un exemple n’est pas toujours un exemple à suivre » écrivait Camus dans La peste. En effet, l’UMP semble particulièrement préoccupée par les scores du Front National lors des dernières cantonales. Depuis son arrivée au ministère de l’intérieur, Claude Guéant joue son rôle dans une campagne politicienne particulièrement brumeuse… En effet, les commentaires quotidiens du ministre interrogent sur la stratégie de l’UMP : s’agit-il de récolter les suffrages d’un certain électorat avec un discours anti-immigration et identitaire ou bien de poser M. Sarkozy en défenseur de la tolérance lorsque sera venu le temps de modérer le ton.

Dans les deux cas, les conséquences s’avèreront désastreuses et feront le lie du Front National.
En effet, ce type de discours, allant à l’encontre du progrès social, contribue à banaliser une vision erronée de l’immigration.

Le principal argument justifiant une politique anti-immigration est que ces migrants et enfants de migrants seraient un fardeau économique : à la fois responsables du chômage des « bon français » et vampires de la sécurité sociale…

A ce sujet, des publications intéressantes et bien sûr peu médiatisées sont sorties ces dernières années :
- d’abord en 2009, aux Etats Unis, où la Réserve Fédérale a mise en lumière l’impact modeste et plutôt positif de l’immigration sur les résultats économiques et a démenti le mythe de l’emploi volé par l’étranger (étude à acheter ici);
- une autre étude, française cette fois, menée par l’institut d’économie industrielle de l’université de Toulouse en arrive aux mêmes conclusions pour notre pays…

Toutefois, ces populations souffrent d’une surreprésentation dans les emplois peu qualifiés, peu rémunérés et précaires. C’est pour cela qu’elles demeurent les premières victimes du chômage lorsque viennent les crises… L’OCDE constate également que les immigrés, par leur contribution à l’accroissement de la demande, jouent un rôle positif sur l’état des finances publiques sur longue période. (à lire ici)

Mais alors si la justification ne se retrouve pas dans les chiffres ou dans l’analyse économique existe-t-il une raison au déchainement actuel ?

En réalité, il s’agit avant tout d’une interprétation de la composition de la société ainsi que d’une certaine justification de la misère des masses. En effet, l’origine des contradictions internes de la société ne serait pas dans la division sociale du travail mais dans l’appartenance à telle ou telle culture, plus ou moins assimilable.

Nous sommes ainsi en présence d’un argument d’ordre anthropologique.

Doit-on condamner une telle vision des choses, alors même qu’elle semble se fonder sur une étude raisonnée et objective des faits ?

La réponse est oui, sans équivoque.

En effet, lorsque l’on considère que la solution est l’exclusion d’une partie de la population en fonction de ses origines culturelles, on reconnaît aux individus concernés une « qualité éternelle », celle de ne pouvoir être assimilée. Il y a donc non prise en compte des processus historiques ainsi que le refus de considérer les conditions matérielles d’existence et les rapports de production comme base de l’analyse sociologique.

Nous somme donc face à un discours issu d’un postulat étant : « la place que chaque individu dans la société est la conséquence de ce qui fait son identité, à savoir son origine, cette condition étant immuable et indépassable ».

C’est essentiellement la conséquence de la théorie des races d’où découle la théorie de la lutte des races et de la lutte des civilisations. Il ne s’agit en fait que de l’expression policée d’un racisme qui ne dit pas son nom. Nous retrouvons alors les mêmes conséquences : description de la société basée sur le charlatanisme (raisonnement téléologique et discours pseudo-scientifique) et justification des inégalités et des rapports de classe nationaux et internationaux.

Il n’est pas étonnant qu’en ces temps de crise économique, sociale et politique, ce type de discours soit mis en avant.

Il a un double avantage :
- il empêche l’analyse et l’expression des contradictions internes de notre société d’un point de vue matérialiste ;
- il divise le prolétariat.

L’objectif : il s’agit autant pour l’UMP que pour le Front National de détruire toute critique sociale sérieuse et donc affaiblir la lutte des classes, ceci afin de conserver, voire de renforcer la domination de la bourgeoisie.

C’est pour cela que nous devons lutter contre ces idées insanes et nauséabondes en confrontant notre analyse matérialiste et dialectique à celle de la droite, c'est-à-dire celle de l’intolérance, du conservatisme et de l’opportunisme politique.


Gauthier LORTHIOIS.

vendredi 1 avril 2011

Changement de discours de la droite sur les questions financières.



Surprise et consternation de certains élus dans les rangs de l’UMP aujourd’hui mais bonne nouvelle pour les Français.

En effet, interrogée par les journalistes du Point, Mme Christine LAGARDE a avoué que le gouvernement planchait sur un projet de loi proposant la nationalisation du système bancaire français.

Invoquant la conjoncture actuelle, elle a qualifié les mesures proposées d’ « audacieuses mais devenues nécessaires lorsque l’on songe plus à l’avenir de la France qu’aux profits des investisseurs ».
En effet, en plus de la prise de participation majoritaire dans le capital des banques, il s’agit également de « socialiser le fonctionnement même des institutions. Le système financier doit non seulement être un bien commun mais également être au service de tous ».

Et lorsque qu’on lui fait part des réserves quant à l’efficacité de ce type d’intervention, la Ministre déclare : « Pensez-vous que le taux de profit ou les avantages d’une minorité de super riches doivent guider les choix politiques ? Nous ne pensons pas que cela soit compatible avec l’intérêt national. Nous avons donc décidé de cesser de nous cacher derrière notre petit doigt et derrière les dogmes de l’économie de marché. Il est du devoir de chacun de rappeler que la meilleure manière de rendre les choses efficaces, c’est de les rendre utiles et c’est pour cela, que nous souhaitons doter la France d’une politique économique volontariste et élaborée de façon démocratique ».

Le PCF se réjouit d’une telle nouvelle et attend avec impatience la présentation de la première version du texte devant les parlementaires, normalement en juin prochain.


Gauthier LORTHIOIS.