Front
de Gauche - Programme populaire et partagé
Ce
que nous voulons :
L’humain
d’abord !
Ce
texte et les propositions qu’il contient constituent la synthèse
De
ce qui fait accord entre les formations du Front de Gauche.
1- Partager les richesses et abolir l’insécurité sociale
Agir tout de suite :
- Rétablissement des 35 heures
- Droit à la retraite à 60 ans à taux plein
- Smic à 1 600 euros bruts par mois pour 35h
- Instauration du salaire maximum : dans chaque entreprise l’écart entre le plus bas et le plus haut salaire ne pourra dépasser 1 à 20
- Augmentation immédiate des bourses d’études, élargissement des droits sociaux aux jeunes majeurs.
- Convocation d’assemblées régionales et nationale pour l’emploi, les qualifications et les salaires
- Remboursement à 100% des dépenses de santé
- Abrogation de la loi Molle sur le logement
- Blocage des loyers
- Revenu maximum fixé à 360 000 euros par an
- Arrêt de la RGPP
- Abrogation de la réforme hospitalière, réintroduction des élections paritaires dans les caisses de gestion de la Sécurité sociale
- Mesures immédiates contre la précarité et titularisation des 800 000 précaires de la Fonction publique
Agir
pour un changement durable :
- Smic à 1 600 euros nets par mois pendant la législature
- Refonte du Code du travail pour abolir la précarité et établir l’égalité femmes-hommes
- Mise en chantier d'un système de sécurité d'emploi et de formation pour tous
- Mise en place d’un statut social pour tous les jeunes permettant leur autonomie
- Création d'un pôle public du médicament
Augmenter les salaires
Nous
voulons rétablir le droit au travail, à l’emploi et au repos dans
une nouvelle répartition des richesses. Pour
cela, nous établirons les 35 heures effectives, le droit à la
retraite à 60 ans à taux plein, le Smic
à 1 700 euros et un salaire maximum qui ne pourra dépasser 20
fois le plus bas salaire dans les entreprises publiques et privées.
Les
35 heures
seront pleinement établies
par la loi, sans annualisation, ni perte de salaire
avec les embauches correspondantes notamment dans la Fonction
publique et sous le contrôle des élus du personnel. Le recours aux
heures supplémentaire sera strictement limité. Nous agirons dans
une logique de plein emploi, de réduction de temps de travail,
d’abolition de la précarité et d’installation d’une
« sécurité emploi formation ». Chaque année, nous
réunirons les partenaires sociaux et les différentes collectivités
publiques dans une assemblée nationale et des assemblées régionales
permettant de fixer des objectifs précis pour l’emploi, les
qualifications et les salaires.
Nous
rétablirons le droit à la
retraite à 60 ans à taux plein
(75% du salaire de référence) pour toutes et tous avec la prise en
compte de la pénibilité de professions particulières donnant droit
a des départs anticipés.
Aucun
salarié ne touchera une retraite inférieure au SMIC.
Le financement de la
retraite sera assuré en
particulier par une cotisation nouvelle sur les revenus financiers
des entreprises au même taux que pour les cotisations employeurs sur
les salaires. L’accroissement du taux et de la masse des
cotisations patronales sur les salaires sera modulé tenant compte
des choix de gestion de ces entreprises. Aucun recours à la
fiscalisation des retraites ou de la protection sociale ne sera opéré
pour leur financement.
Nous
voulons réévaluer
l'ensemble des salaires et des traitements,
des indemnisations du chômage et des retraites et les indexer sur
l’évolution du coût de la vie. Nous
porterons immédiatement le
Smic
à 1 700 euros bruts par mois pour 35 heures
conformément aux revendications syndicales et 1700
euros net pendant la
législature. Par la fiscalité nous établirons un revenu maximum
fixé à 20 fois le revenu médian (soit aujourd’hui 360 000
euros par an).
Nous
voulons éradiquer la pauvreté !
Aucun revenu
ne pourra être fixé sous le
seuil de pauvreté en tenant compte de la composition familiale.
Les minimas sociaux seront fixés en référence au Smic
et indexés sur celui-ci.
Un salaire maximum sera instauré.
Comme le propose la Confédération Européenne des Syndicats, dans
toutes les entreprises, l’écart entre le plus bas et le plus haut
salaire ne pourra dépasser 1 à 20. Ainsi, les patrons ne pourront
gagner plus sans d’abord augmenter les salariés du « bas de
l’échelle ».
Abolir la précarité
Nous
voulons éradiquer le chômage et lutter contre la précarisation de
toute la vie sociale.
Pour
sortir les jeunes de la précarité, de la dépendance familiale et
du recours au salariat pendant leurs études, nous
créerons un statut social pour tous les jeunes
permettant leur autonomie. Nous mettrons en place un système
d’allocations financées,
pour les jeunes en formation, par la solidarité nationale, et pour
les jeunes en recherche d’un premier emploi, par la sécurité
sociale professionnelle. Ces
contrats sécurisés de formation et d’emploi ouvriront droit à la
prise en charge des cotisations sociales afin entre autres d’inclure
les années de formation dans la durée de cotisation pour la
retraite.
Le
CDI à plein temps sera réaffirmé comme étant la norme du contrat
de travail, le
recours aux intérimaires et contrats à durée déterminée
strictement encadré. Un quota
maximal d’intérimaires et de contrats à durée déterminée égal
à 5 % des effectifs dans les grandes entreprises et 10 %
dans les PME sera instauré sauf dérogation justifiée.
Nous créerons un droit automatique au passage à temps plein pour
les temps partiels. Les droits des salariés des entreprises
sous-traitantes seront alignés vers le haut sur ceux des donneurs
d’ordre.
En
plus des nouveaux droits donnés aux salariés et aux comités
d’entreprise en cas de licenciement et de délocalisation, nous
rétablirons l’autorisation administrative de licenciement. Nous
interdirons les licenciements boursiers
ainsi que la distribution de dividendes pour les entreprises qui
licencient.
En cas de délocalisation ou de dépôt
de bilan, nous instaurerons un droit des salariés à la reprise de
leur entreprise sous forme de coopérative.
Nous
abrogerons la RGPP et
renforcerons la Fonction publique, notamment par les embauches
nécessaires à la satisfaction des services rendus à la population.
Nous titulariserons les
800 000 précaires de
la Fonction publique.
Nous
abrogerons toutes les lois antisociales qui ont cassé le
Code du travail et
engagerons sa refonte pour introduire de
nouveaux droits et des garanties élevés pour les salariés, ainsi
qu'une nouvelle convention de
l'Unedic.
La hiérarchie des normes et le principe de faveur seront notamment
rétablis : aucun accord d’entreprise ne pourra être moins
favorable aux travailleurs qu’un accord de branche ou que le droit
commun (cf page 25). Nous réintroduirons l'obligation de réintégrer
les travailleurs abusivement licenciés s'ils le souhaitent et nous
supprimerons la loi Maillé d'extension du travail du dimanche.
Le
respect de ces droits et de ces protections seront les meilleurs
garants du recul de la souffrance au travail. Le nouveau Code du
travail assurera l’abolition de la précarité et l’égalité
femmes - hommes dans
l’entreprise en prévoyant de lourdes pénalités pour les
entreprises qui ne respecteront pas cette égalité. Les effectifs
de l’Inspection du travail seront doublés
pour faire respecter les droits sociaux du travail. Nous
ferons de la protection sociale un bien commun
et un droit de base pour tous en renforçant le
principe de solidarité entre les générations.
La perte d'autonomie (que
la droite nomme « dépendance ») sera couverte dans le
cadre de la protection sociale sans recours aux assureurs privés. Et
nous favoriserons,
au niveau départemental, la création de pôles publics de
« l’autonomie ».
La
lutte pour la santé au
travail sera décrétée cause nationale
dès la première année de mandat et, parmi les mesures immédiates,
nous engagerons, en concertation avec les personnels de la santé et
les représentants des salariés, le réinvestissement massif de
l'État dans la médecine du travail.
Plan d'urgence pour le logement
et contre la spéculation
immobilière
Pour
faire du logement un droit et une priorité nationale, nous
abrogerons la loi Boutin (MOLE) et toutes les aides fiscales au
logement spéculatif privé. Le
logement locatif social sera reconnu comme le logement universel
accessible à tous. Nous
engagerons un plan d’urgence national pluriannuel de construction
de 200 000 logements publics sociaux par an pendant cinq ans
comprenant un volet spécifique de logements étudiants et pour les
jeunes. Pour cela nous porterons le budget logement à 2% du PIB en
crédits de paiement, et reviendrons à une aide à la pierre à
hauteur de 40 % du coût des opérations, avec des prêts publics
bonifiés et de longue durée de remboursement.
Nous
interdirons les expulsions
locatives de toute personne
et famille en difficulté économique et sociale. Nous
garantirons à chacune et chacun, le droit au maintien dans son
logement, par la mise en œuvre d’une sécurité locative
mutualisée. Nous mettrons en
place une tarification
sociale garantissant le droit et l’accès de toutes et tous à
l’eau et à l’énergie.
Nous
revalorisons l'APL en supprimant le mois de carence de son
attribution. Nous
rétablirons son caractère rétroactif
et inclurons la prise en compte du forfait charge dans le calcul de
son montant. Pour favoriser l'accès au logement dans le parc privé,
nous supprimerons la caution.
Nous
supprimerons le surloyer ainsi que les plafonds de ressources. Dans
un premier temps nous
bloquerons les loyers dans le public
et encadrerons leur évolution dans le privé
par le plafonnement des
prix à la vente et à la location, en fonction de la tension dans
les territoires. Dans un
deuxième temps, pour garantir l’égalité d’accès de tous à un
logement de qualité, la mixité sociale de l’habitat et permettre
la baisse des loyers pour le plus grand nombre nous nous
fixerons l’objectif
que la proportion du loyer et des charges dans le budget des familles
n’excède pas 20% de leurs revenus.
Nous
appliquerons la loi de
réquisition des logements vacants
et engagerons un plan de
mobilisation des logements vides :
réduisant le délai de vacance d'un logement, nous renforcerons les
critères de procédure de réquisition et l'abattement annuel de
10 % au bout de la 5e
année et d'exonération
pour les étrangers.
Nous
créerons un service
public national et décentralisé du logement, de l'habitat et de la
ville.
Ce
service public se déclinerait en quatre volets :
-
un pôle public financier,
appuyé sur la Caisse des dépôts et consignations (CDC), pour
financer le logement social.
-
un pôle public de la construction pour
casser le monopole des majors du BTP et permettre l’abaissement des
loyers et des charges.
-
une agence nationale foncière
et décentralisée au niveau des régions, dotée de fonds
d’interventions conséquents, pour lutter contre la spéculation du
sol, par une maitrise publique des sols par des baux emphytéotiques
et inciter à la construction de logements sociaux dans toutes les
communes.
-
des outils publics ou à
vocation publique et démocratisés dont la mission serait de mettre
en œuvre localement le droit au logement avec une gestion
démocratisée et consolidée par une représentation renforcée et
majoritaire des élus locaux, des représentants des salariés, des
associations et des usagers bénéficiant de nouveaux droits de
décision et de contrôle.
Nous
agirons pour une
application résolue de la
loi SRU élargie
en remontant, à 30 % en zone de tension et 25 % sur le
reste du territoire, le seuil minimal de logements sociaux ;
dans les communes ne respectant
pas la loi SRU chaque programme
de construction de plus de 10 logements devra respecter le quota de
50 % de logement social. En cas de refus, le préfet pourra
prendre d’autorité les dispositions nécessaires.
Le
financement des crédits alloués au logement social sera assuré par
le relèvement du plafond du
Livret A à 20 000 euros,
la recentralisation de sa collecte par la Caisse des dépôts et
consignations, la majoration
de 0,55 % de la
contribution des employeurs
à l'effort de construction
pour établir un véritable 1 % logement. Nous taxerons la
spéculation financière et immobilière avec
la création d'une taxe « contribution logement » de 10 %
sur les revenus financiers, et
nous supprimerons la taxation des bailleurs sociaux adoptée dans la
loi PLF 2011.
Nous
soutiendrons les
collectivités qui créeront
les conditions d'une accession sociale à la propriété.
Nous
appuierons l'émergence de
projets innovants
favorisant l'accompagnement des personnes en demande d'urgence.
Nous
agirons pour la généralisation, dans l'ensemble
du parc d'habitation public et privé,
des normes environnementales, pour
l'application des normes réduisant les factures énergétiques et
les émissions de CO2 et pour l'émergence d'une filière de
l'éco-construction.
La santé, notre bien commun !
Le
niveau des indicateurs de santé révèle avant tout les inégalités
socio-économiques.
C’est
pourquoi conquérir pour chacun-e le droit à la santé, que nous
définissons comme « un état de bien-être physique, mental et
social » nécessite d'investir dans le logement social,
d'améliorer les conditions de travail et le cadre de vie.
Pour
nous la santé est donc une préoccupation transversale de toutes les
politiques publiques.
Nous
mettrons fin en priorité aux fermetures
et démantèlement d'hôpitaux, de
maternité, de centres de soin et d'IVG. Nous garantirons l’accès
effectif et gratuit à la contraception et à l’IVG.
Nous
abrogerons la loi Bachelot et la loi de 2003 instituant la
tarification à l’activité. Nous
investirons massivement pour redonner à l'hôpital public les moyens
nécessaires à une politique de santé de qualité.
Nous
rétablirons le
remboursement intégral
à 100 %
des dépenses de santé
couvertes par la Sécurité sociale en
y incluant les lunettes et les soins dentaires. Nous supprimerons les
forfaits et les franchises. Le financement de la protection sociale
doit être construit à partir des cotisations sur les salaires avec
une modulation et une contribution sur les revenus financiers des
entreprises, des banques et des assurances.
Les mutuelles seront orientées
principalement sur les questions de prévention.
Nous
voulons reconstruire et développer un
service public de santé basé sur la proximité et la qualité des
soins avec les personnels,
les élus et les citoyens.
Nous
favoriserons la mise en
réseaux des hôpitaux entre eux et avec la médecine ambulatoire
pour développer la prise en charge technique nécessaire sans
l'opposer à la proximité, pour réduire les temps d'attente
dangereux et onéreux, pour contribuer à la coopération des
professionnels entre eux. Nous
assurerons la promotion des centres de santé et le respect de leur
vocation initiale d’accès aux soins pour tous.
Le
travail en partenariat avec la médecine libérale sera renforcé.
Afin de prendre en charge « la personne » dans sa
globalité – et non le « malade » - le médecin
généraliste verra sa position franchement revalorisée. La médecine
générale sera considérée comme une spécialité, revalorisée
dans la formation, dans sa rémunération et sa reconnaissance
universitaire. Plutôt qu’une politique fondée sur la sanction
financière, la puissance publique développera de nouvelles formes
de rémunérations intégrant l’élaboration des dossiers, la
prévention et l’éducation à la santé.
Pour faire face à la pénurie des
médecins généralistes et de certaines spécialités, le nombre
d’étudiants à l’entrée des études de médecines sera augmenté
de manière significative dans la perspective de la suppression du
numerus clausus.
Nous
organiserons une négociation conclue par un accord majoritaire pour
redéfinir une nouvelle convention médicale remettant en cause les
dépassements d’honoraires et créant de vraies incitations à
l’installation pour en finir avec la désertification médicale.
Ces incitations pourront être financière, techniques et
organisationnelles dans l’aide à l’installation, dans
l’équipement, dans l’assistance à l‘installation.
Pour
lutter contre la pénurie de personnel, nous lancerons un
programme de formation de toutes les disciplines de la santé, libéré
de l'influence des laboratoires pharmaceutiques.
Nous
organiserons la formation par concours d’entrée dans la fonction
publique de la santé (FPS). La validation des acquis se fera aussi
devant des commissions
multidisciplinaires sur le principe de trois tiers-temps :
formation, production de soin et temps de formateur ou de
contribution à l'éducation sanitaire.
Le maillage du territoire national
devra être assuré pour la réponse aux besoins de santé et non pas
en fonction de logiques comptables.
Nous
établirons une couverture
nationale de santé égale
sur tout le territoire. Tous les bassins de vie seront dotés
d’équipements publics de santé (hôpitaux, service hospitaliers,
maternité, urgences…) en rapport avec leur population. Ainsi, ce
sont des exigences sanitaires (besoins de santé constatés de la
population) et non comptables qui piloteront la politique nationale
de santé.
Les
réponses pour compenser le manque d’autonomie seront prises en
charge par la sécurité sociale à 100% pour la partie « soins »
et par le développement des services publics.
Nous organiserons un grand débat
public pour une réforme progressiste de la psychiatrie respectant
les libertés individuelles.
Pour
lutter contre la pénurie de personnel, nous lancerons un
programme de formation à toutes les disciplines de la santé.
Nous
libérerons la recherche pharmaceutique de la soumission aux marchés
et aux laboratoires en mettant en place un pôle
public du médicament avec au moins une entreprise publique qui
Interviendra sur la recherche, la production et la distribution des
médicaments,
Ce
pôle public :
- produira une partie des médicaments,
- contrôlera le système de sécurité des médicaments, leur mise sur le marché et leur prix
- sera doté de pouvoirs de sanction à l’égard des laboratoires qui manqueraient à leur devoir de sécurité sanitaire
- relancera la recherche publique et fera adopter une charte incluant le devoir de recherche sur des médicaments dits « non-rentables
Nous
redonnerons à la santé publique, la promotion de la santé, la
prévention les moyens qui lui font défaut notamment en matière
d'étude et de recherche.
Nous
répondrons à l’exigence de sécurité sanitaire avec un vrai
contrôle démocratique et une mobilisation permanente de tous les
acteurs.
Les
ARS seront supprimés. L’ensemble des dispositions en faveur de la
santé sera mis en œuvre par des instances regroupant les personnels
et les professionnels, les élu-e-s et les citoyen-ne-s.
Un pacte pour un nouvel essor des services publics
Les
services publics ont à répondre à la satisfaction des besoins des
populations et à l’intérêt général. Ils doivent donc être
préservés de toute soumission à des intérêts privés comme aux
marchés financiers.
L’éducation,
la santé, la protection sociale, la recherche, l’énergie, l’eau,
les transports, les télécommunications, le crédit, le logement la
Poste, la sécurité et la justice seront protégés comme notre
patrimoine commun car ils assurent les conditions de l’égalité et
de la citoyenneté.
Nous
ferons nôtres les objectifs du Pacte
pour les services publics, adopté
aux États-Généraux de janvier 2011, fondés sur le principe
d’appropriation sociale,
d'égalité et de solidarité, de reconquête du bien commun par le
peuple dans le plein exercice de sa souveraineté et sur l'ambition
d'un développement humain durable.
Nous
reconstruirons et développerons nos services publics. La RGPP qui
les démantèle sera abrogée, les postes qui répondaient aux
besoins collectifs et ont été supprimés par la droite seront tous
rétablis. Pour que l’accès égal de tous aux services publics
soit garanti nous maintiendrons et reconstruirons les services
publics de proximité et réviserons les tarifs, en appliquant le cas
échéant la gratuité.
Nous
maintiendrons et développerons les services publics de proximité.
Nous reconstruirons, développerons et créerons des services
publics, définis
démocratiquement par les citoyens, les salariés et leurs élus
assurant une répartition des richesses qui doit permettre
l’effectivité des droits et financés par une fiscalité juste et
redistributive, une
taxation des revenus et des actifs financiers, la taxation des
revenus du patrimoine ainsi que la suppression des exonérations de
cotisations sociales patronales et des niches fiscales qui,
aujourd'hui, profitent aux hauts revenus et aux grandes entreprises.
Les moyens des services publics
seront renforcés avec des financements dégagés de l’emprise des
marchés financiers pour leur permettre de remplir leurs missions au
service de l’intérêt général en dehors de toute contrainte de
rentabilité financière. Des critères d’efficacité sociale
seront établis démocratiquement en lieu et place des critères
marchands.
La
délégation de service public sera strictement encadrée. Il sera
créé un nouveau statut d’Etablissement Public Local Citoyen
inspiré des EPIC. Ils seront dirigés par les collectivités, les
salariés et les usagers.
Les
directions des entreprises publiques qui se sont acharnées à
introduire la logique privée au détriment de l’intérêt général
seront remplacées par des cadres compétents et attachés au service
public. Les méthodes managériales inefficaces et cruelles
introduites dans les services publics au détriment des salariés et
des usagers, conduisant à une dégradation sans précédent des
conditions de travail et de service jusqu’au drame seront
abandonnées. Les politiques suivies seront définis
démocratiquement par les citoyens, les salariés et leurs élus.
Nous étendrons et augmenterons la place des représentants du peuple
dans la gestion des services publics.
Les
secteurs confiés au service public seront protégés de la
libéralisation des marchés et de leur mise en concurrence. Le
monopole public sera rétabli là où l’intérêt général le
commande. Au plan européen et mondial, nous agirons pour
le développement de coopérations publiques solidaires afin
d’étendre et renforcer les services publics.
Nous reviendrons notamment sur la directive service et nous
stopperons toutes les libéralisations entreprises notamment dans les
secteurs du rail, du courrier et de l’énergie.
De
nouveaux services publics seront créés et développés en
particulier dans le domaine de la petite enfance.
Un
service public de l'information et de la culture, soustrait du
pouvoir de l'argent et des pressions
politiques, sera le garant du pluralisme et de l'exercice de la
citoyenneté.
L’Etat
garantira l’accès de chacune et de chacun à la pratique sportive
de son choix tout au long
de la vie. Il donnera au mouvement
sportif les moyens de
l’accomplissement de ses missions de service public.
Au
plan européen et mondial, nous agirons pour
une harmonisation par le haut des services publics et le
développement de coopérations publiques solidaires.
2 – Reprendre le pouvoir aux banques et aux marchés financiers
Agir tout de suite :
- Adoption d’une loi portant création d’un pôle public financier transformant notamment la politique et les critères du crédit
- Placement sous contrôle social des banques privées qui ne respecteraient pas la nouvelle réglementation en matière de lutte contre la spéculation et la financiarisation de notre économie.
- Nous bloquerons les échanges de capitaux avec les paradis fiscaux
- Réforme de la fiscalité : suppression du bouclier fiscal, augmentation de l'ISF et de l'impôt sur les revenus du capital, taxation des revenus financiers des entreprises, mise en place du principe de modulation de l'impôt sur les sociétés et du taux des cotisations sociales patronales en fonction des objectifs d’emplois, de formations et de salaires de l’entreprise
- Suppression des exonérations de cotisations sociales patronales qui ont montré leur inefficacité
- Création d'un Fonds national et de fonds régionaux pour l'emploi et la formation
Agir
pour un changement durable :
- Transformer les missions, la politique monétaire et la gouvernance de la BCE, la Banque de France et créer un Fonds européen de développement social, écologique et solidaire pour l’expansion des services publiques, de l’emploi et des qualifications.
- Création de pouvoirs nouveaux pour les salariés et leurs représentants dans la gestion de leurs entreprises, ainsi que des citoyens dans les institutions bancaires et les collectivités territoriales
L’argent des entreprises
Nous
proposerons des mesures précises pour désintoxiquer les entreprises
de la finance et pour mettre fin à la déstructuration du marché du
travail et à la désindustrialisation du pays. Nous
en finirons avec les 30 milliards d’euros annuels
d’exonérations de cotisations sociales patronales
dont on a pu constater l’inefficacité pour l’emploi et avec les
exonérations fiscales.
Nous taxerons les revenus
financiers des entreprises.
Nous
modulerons l’impôt sur les sociétés et le taux des cotisations
sociales pour pénaliser
les entreprises qui délocalisent, qui développent leurs placements
financiers, ou qui se servent des nouvelles technologies pour
supprimer des emplois et dégrader les conditions de travail afin
d’inciter les entreprises à
développer la valeur ajoutée, les formations, les salaires et
l’emploi.
Nous créerons les conditions pour
imposer aux banques le financement à des taux d’intérêt faibles,
des projets porteurs d’un renforcement de l’emploi, de la
qualification et du potentiel de création de valeur ajoutée dans
les territoires.
Ainsi,
des fonds régionaux et un
Fonds national pour l’emploi et la formation
pourraient se servir des moyens d’intervention publique à leur
disposition (bonifications d’intérêts, garanties d’emprunts) en
réutilisant à cet effet les fonds aujourd’hui gaspillés dans les
cadeaux fiscaux et sociaux aux entreprises.
L’ensemble
de ces dispositifs sera assorti d’une stricte conditionnalité
sociale et environnementale.
L’argent public
Nous voulons libérer les finances
publiques des griffes des marchés financiers.
Notre stratégie se décline en quatre
axes : reprise du contrôle des mouvements de capitaux aux
frontières de l’Union Européenne, possibilité que les banques
centrales contribuent directement au financement des biens et des
services publics, obligation de détention de titres de la dette
publique par les institutions financières, abrogation du pacte de
stabilité et du pacte euro-plus.
Nous
proposons que la Banque centrale européenne (et les banques
centrales nationales comme la Banque de France qui constituent
ensemble, l’Euro-système) finance directement, par création
monétaire, un Fonds de
développement social, solidaire et écologique européen.
Celui-ci viendra en place du
Fonds de stabilité financière institué en mai 2010 par les
dirigeants de l'euro et que ceux-ci entendent remplacer, à partir de
2013, par un « Mécanisme européen de stabilité »
flanqué du « pacte pour l'euro plus ».
Des
titres publics pour le développement social seraient rachetés
directement par la BCE et
les banques centrales. Cette création monétaire, allouée via le
fonds de développement, permettrait de répartir des masses
volumineuse de financement, à taux d'intérêt nuls ou très bas,
entre les pays membres de l'euro, en fonction de leurs besoins
propres et ,expressément, pour le développement des services
publics nationaux et de leur coopération européenne.
Le
fonds financerait également des projets
publics démocratiquement
sélectionnés sur la base de critères précis de création et de
sécurisation des emplois, de développement de la formation et de la
recherche, de respect de l’environnement, d’élévation du
potentiel de création de valeur ajoutée des territoires. Cela
permettrait, non seulement de défendre, mais d'élever le modèle
social européen.
Sans attendre, la Banque de France
sera mise au service de ces objectifs.
Simultanément les pactes européens
de stabilité et « pour l'euro plus » seront mis en cause
pour ouvrir la voie à un nouveau pacte européen de progrès social
et de co-développement.
Nous
refusons le dogme de la réduction de la dépense publique. Nous
refusons d’inscrire dans la constitution l’objectif de
l’équilibre budgétaire que Nicolas Sarkozy appelle « la
règle d’or ».
Nous établirons
une fiscalité qui redonne toute sa place à un impôt sur le revenu
réellement progressif.
La
réforme de la fiscalité permettra de contribuer à cette
réorientation radicale de la politique économique.
Nous mettrons fin au démantèlement de la fiscalité du patrimoine
engagé par le gouvernement actuel, nous supprimerons le bouclier
fiscal et nous augmenterons le
rendement de l'ISF. Une loi anti-évasion fiscale permettra
l’imposition
des revenus des Français à l’étranger. Loin de toute fusion
entre la CSG et l’impôt sur le revenu, nous mettrons en place une
nouvelle cotisation sociale sur les revenus financiers afin d’aller
vers la suppression de la CSG et l’extinction de toute
fiscalisation de la protection sociale.
L’argent des banques, un pôle financier public
Contre
la dictature des marchés financiers et des gestionnaires de
capitaux, l’obsession du court-terme et le contournement de la
démocratie, nous agirons
pour établir le pouvoir de la société sur les banques et le crédit
afin de produire autrement les richesses.
Nous
créerons un pôle financier public
par la mise en réseau des institutions financières publiques
existantes (Caisse des dépôts, Crédit foncier, OSEO, CNP, Banque
postale), les banques et assurances mutualistes dans le respect de
leurs statuts et la nationalisation de banques et compagnies
d’assurances.
Ce
réseau sera chargé d’une nouvelle mission de service public du
crédit et de l’épargne, au service de l’emploi, de la
formation, de la croissance réelle et de la préservation de
l’environnement afin de sortir de la crise et de l’emprise des
marchés financiers.
Son action permettra de soutenir
localement les luttes sociales appuyées sur de nouveaux droits des
salariés et des citoyens et sur des fonds régionaux pour l’emploi
et la formation. Les salariés et leurs représentants disposeront
d’un droit de saisine de ce réseau.
La
« gouvernance » d’un tel pôle reposerait sur des
pouvoirs nouveaux exercés par les représentants de la Nation, les
représentants des salariés travaillant dans ces institutions et de
leurs usagers : entreprises et collectivités territoriales,
bien sûr, mais aussi les salariés, les chômeurs, les précaires et
leurs représentants, les associations de consommateurs et les
associations de défense de l’environnement. Une telle gestion
démocratique permettra notamment de développer des missions
spécifiques d’intérêt général en faveur du financement des
PME, du logement, des collectivités territoriales, des services
rendus aux déposants.
Nous
combattrons la spéculation et la financiarisation de notre économie
en interdisant les ventes de gré à gré, les ventes à découvert
et les produits spéculatifs et en bloquant les échanges de capitaux
avec les paradis fiscaux ce qui contribuera à leur disparition. Nous
imposerons la séparation des banques de dépôt et des banques
d’investissement. Nous interdirons les stocks options, les LBO et
les engagements hors-bilan et obligerons les entreprises à la
transparence financière. Nous protégerons les collectivités
locales victimes des crédits toxiques. Les mouvements internationaux
de capitaux à des fins de spéculation et de placement financier
seront contrôlés et taxés.
L’argent en Europe et dans le Monde
Nous agirons en même temps pour
changer les traités européens pour mettre fin à l’indépendance
de la banque centrale européenne vis-à-vis des instances
démocratiques nationales et européennes, et pour que sa mission, sa
politique monétaire et de crédit donne la priorité à l’emploi
et au développement humain durable.
Cette
action peut commencer dès aujourd’hui dans les luttes pour
d’autres financements des entreprises et des services publics, avec
le fonds de développement social solidaire et écologique européen
financé par la création monétaire de la BCE (voir page 12).
En
même temps, il s'agirait d'instituer une coopération
euro-méditerranéenne de progrès social, écologique et de
co-développement en direction des pays du Maghreb, du Machrek,
d'Afrique noire et du Moyen-orient.
Simultanément
à ces actions pour une autre utilisation de l'euro en France, en
Europe et dans le monde, nous
prendrons des initiatives pour mettre fin à la domination des
États-Unis sur le système monétaire international avec
la création d’une monnaie commune mondiale alternative au dollar.
Elle permettrait notamment d'appuyer l'essor d'un
nouveau crédit massif, peu coûteux et sélectif,
pour financer les investissements nécessaires pour permettre aux
peuples du Sud de maîtriser leur développement et pour protéger
l’environnement et les biens communs de l’humanité.
3 –La planification écologique
Agir tout de suite :
- Moratoire sur toutes les politiques de déréglementation de l'énergie, abrogation de la loi NOME
- Mise en place d'un plan de transition écologique réintroduisant la maîtrise publique de l'énergie et promouvant des investissements publics conditionnés aux critères écologiques, sociaux et démocratiques
- Mise en place d’un plan de financement pour la sobriété et l’efficacité énergétique et pour la diversification des sources d’énergie
Agir
pour un changement durable :
- Maitrise publique de la gestion de l’eau et de l’assainissement
La crise environnementale et son
aggravation sont liées au système capitaliste lui-même, au
productivisme qu’il porte et à ses choix au service d’intérêts
privés contre l’intérêt général.
La planification écologique est le
moyen de redéfinir nos modes de production, de consommation et
d’échange en fonction de l’intérêt général de l’humanité
et de l’impact de l’activité économique sur l’écosystème
qui rend possible la vie humaine. Elle permettra de préciser les
orientations et les investissements publics nécessaires à ces
objectifs.
Nous enclencherons ainsi une
transition écologique pour combattre la crise environnementale et
promouvoir un développement humain durable créateur d’emploi et
facteur d’égalité sociale.
Un plan écologique sera débattu et
votée au parlement, assortie d’une loi de programmation
financière.
Des choix énergétiques sous contrôle citoyen
- Nous réaffirmons l'exigence de la maîtrise publique, sociale et démocratique du secteur de l'énergie, seule garante de la transparence, de l'indépendance de l'expertise et de la qualité des installations et des exploitations. Nous créerons un pôle 100% public de l’énergie comprenant EDF, GDF, Areva et Total renationalisé, sous pilotage démocratique associant les citoyens et nous agirons pour une telle création au plan européen.
- Nous proposerons un débat public national immédiat sur la politique énergétique en France. Ce grand débat devra permettre la remise à plat des choix énergétiques et du nucléaire et penser l’alternative aux énergies fossiles et carbonée. Il devra être conduit de l’information jusqu’à la prise de décision par les citoyens avec une ratification référendaire. Dans le domaine du nucléaire civil, l’ensemble des possibilités - dont la sortie du nucléaire ou le maintien d’un nucléaire sécurisé et public - sera alors tranché. Sans attendre, la ré-internalisation de toutes les opérations de maintenance et de sureté nucléaire sera engagée.
- Aucun choix définitif en matière de politique énergétique ne sera engagé avant la conclusion de ce grand débat public.
- Les salariés du pôle public seront toutes et tous sous le même statut, ils et elles seront associés étroitement aux choix de gestion de l’entreprise publique et leur liberté d’expression sera garantie.
- Nous mettrons en place une tarification sociale et progressive qui permette d’assurer l’accès à l’énergie de toutes et de tous. Nous mettrons fin aux coupures d’électricité qui se multiplient aux dépens des plus pauvres.
- Nous programmerons les investissements publics, les emplois et les formations nécessaires à la sobriété, à l’efficacité énergétique et à la diversification des sources d’énergie, notamment en faveur des énergies renouvelables. Nous mettrons en place les procédures nécessaires aux diagnostics de sécurité, de préservation de la planète et de notre environnement. La nécessaire réduction des consommations ne peut conduire à réduire le niveau de vie des classes populaires. C’est la sobriété énergétique que nous visons : moins de consommation pour des usages identiques. Ce sont les gaspillages ostentatoires des très riches qu’il faut combattre.
- Nous abrogerons les lois de libéralisation de l’énergie. Nous lancerons un réseau de géothermie profonde. Nous engagerons un effort massif en faveur de la recherche, des filières technologiques et industrielles, des investissements, de la formation pour le développement des énergies renouvelables et leur utilisation publique ainsi que pour le traitement des déchets issus de la filière nucléaire.
- Nous mettrons en place un plan national de remise aux normes énergétiques des logements et de l’ensemble des bâtiments publics. Nous créerons pour les particuliers une allocation sur condition de ressources pour financer la rénovation thermique des logements.
Relocaliser l’économie, coopérer,
Lutter contre les GES, nouvelle politique de transport
La
France agira pour l’institution de protections communes pour des
normes sociales et environnementales communes aux européens, face à
la pression des capitaux et des productions à bas couts sur les
marchés mondialisés avec, par exemple :
- - Des prélèvements nationaux concertés sur les réimportations en Europe de productions délocalisées
- - Une taxe « kilométrique » de manière à réduire les transports de marchandises évitables
Les
prélèvements et les taxes seraient alloués à un Fonds pour le Co
développement permettant de financer des politiques de développement
social et environnemental.
Toutes les politiques publiques
concourront à lutter contre l’émission de gaz à effet de serre
(GES).
- Nous mettrons en place un Pôle national des transports publics favorisant le développement des transports collectifs et leur accès par toutes et tous.
- Nous abrogerons les lois de libéralisation du rail. Nous engagerons le processus de désendettement du système ferroviaire et mettrons fin aux mesures de défiscalisation et exonération favorisant le transport aérien par les entreprises low-cost.
- Nous favoriserons le développement des transports publics de proximité et leur gratuité.
- Nous développerons le transport ferroviaire et fluvial et le transport maritime côtier. Nous favoriserons le ferroutage, en régénérant, modernisant et adaptant les réseaux existants, en baissant les tarifs ferroviaires voyageurs en fixant un prix unique au kilomètre. Nous inscrirons dans la loi le wagon isolé (messagerie ferroviaire) comme un service d’intérêt général, éligible à des subventions publiques. Nous lancerons un grand plan ferroutage avec comme objectif que tous les camions traversant notre pays entre le frontière belge et la frontière espagnole passent sur des trains.
- L’Etat et les banques garantiront le financement de ces mesures.
- Le Versement Transport, payé par les entreprises, sera doublé, généralisé et modulé.
Contre la marchandisation des biens communs, préserver et partager les ressources naturelles
Nous
mènerons une intense politique publique pour le droit inaliénable à
l’eau comme bien commun de l’humanité en engageant un processus
d’appropriation sociale de la gestion de l’eau et de
l’assainissement.
Nous
accompagnerons la gestion publique de l’eau par les collectivités
territoriales compétentes afin de leur permettre d’en assurer la
maitrise publique et donc le contrôle par les citoyens et les élus.
La gestion de l’eau sera ainsi démocratisée en associant les
usagers et en organisant le débat public sur l’utilisation de ce
bien commun. Les collectivités pourront décider, par exemple et si
elles le souhaitent, la gratuité des mètres cubes nécessaires à
la vie, la facturation progressive des mésusages ou encore des
tarifs différenciés entre les ménages et les industriels.
Nous
visons à constituer un grand service public de l’eau. Il pourra
mutualiser les moyens et les investissements. Il reposera sur une
organisation décentralisée et contrôlée localement par les
collectivités, les usagers et les salariés.
L’Etat
interviendra contre la marchandisation de l’eau pour en finir avec
les inégalités de tarifs et mettra en place un mécanisme de
péréquation nationale pour permettre des tarifs d'accès égaux au
m3 avec l’objectif que les dépenses d’eau par famille n’excèdent
pas 3% de leurs ressources conformément aux recommandations de
l’OCDE.
Nous
voulons sortir du modèle économique qui fait supporter aux usagers
sur leur facture, l’essentiel des défis environnementaux et des
futurs investissements nécessaires à la distribution et au
traitement de l’eau, par des nouvelles modalités de financement.
Pour cela, nous créerons une filière publique des métiers et de la
recherche sur l’eau et l’assainissement.
Nous
allongerons les garanties légales pour favoriser un usage à long
terme des produits et développerons les consignes pour que l’usager
ne paie plus le prix des emballages. Nous renforcerons la législation
contre l’utilisation de molécules chimiques qui nuisent à la
santé. Nous lutterons contre l’emprise publicitaire et
l’aliénation consumériste, en limitant la publicité dans
l’espace public et sur toutes les chaînes de télévision. Nous
interdirons les OGM en plein champ et la vente libre des pesticides
et herbicides chimiques nocifs pour la santé (le « roundup »,
notamment).
4- Produire autrement
Agir tout de suite :
- Création de pôles publics de l'industrie
- Plan national de transition écologique de l'agriculture, révision du mandat des SAFER et du Code des marchés publics, soutien à l'installation des jeunes agriculteurs et à une agriculture
Agir
pour un changement durable :
- Redéfinition de filières industrielles prioritaires pour répondre à des objectifs sociaux et environnementaux.
- Adoption d'une nouvelle politique agricole commune fondée sur l'objectif de souveraineté alimentaire et centrant la production sur les besoins intérieurs.
- Mise en place d’un nouvel indicateur de Progrès Humain (IPH) après débat populaire et vote du parlement
Promouvoir un progrès humain durable
L’organisation
de la société doit viser un but : l’intérêt général et
l’émancipation de chacune et de chacun.
Elle
doit donc promouvoir d’autres objectifs que le profit maximal qui
est l’horizon indépassable du capitalisme. Il faut encourager les
activités socialement utiles car il n’y a pas de progrès humain
quand seules les activités offrant une rentabilité suffisante au
capital se développent. Il faut agir pour une citoyenneté effective
car il n’y a pas de progrès durable si les citoyens sont
transformés en consommateurs sommés d’écouler une production qui
croît sans cesse indépendamment de tout impact environnemental.
Ces
nouveaux objectifs nécessitent d’autres indicateurs que ceux à
partir desquels est actuellement jugé le « progrès »
des sociétés, notamment le PIB utilisé pour mesurer la croissance.
Nous proposons donc la mise en œuvre de nouveaux indicateurs qui
contribueront à engager une réorientation radicale de nos modes de
production, d’échange et de consommation, mais aussi l’invention
d’une nouvelle conception du progrès.
Un
indicateur synthétique de Progrès Humain (IPH) devrait prendre en
compte 4 groupes de critères : le développement personnel et
l’émancipation (protection des libertés, éducation, amélioration
des conditions de travail), la sociabilité et la cohésion sociale
(développement de la vie associative, taux d’emploi, niveau de
protection sociale, prise en compte de toutes les dépendances…),
l’égalité et la justice sociale (inégalités de patrimoine et de
revenu, reproduction sociale, égalité hommes-femmes, égalité
d’accès à la culture, aux services publics…), respect de
l'environnement (empreinte écologique, pollutions, taux d’émission
de CO2...).
La
composition exacte de l’IPH fera l’objet d’un débat populaire.
A l’issue de ce débat public, l’IPH sera soumis au Parlement.
Ainsi l’IPH sera un instrument démocratique permettant à la
société de débattre de ses fins. Cette démarche sera mise en
œuvre à tous les échelons.
Priorité à l’emploi et à la qualification
L’emploi
pour tous est une nécessité. Les besoins non satisfaits sont
immenses. Chaque femme et chaque homme aspire à participer par son
travail au bien de tous. Notre politique vise à créer des millions
d’emplois. Dans la production aussi nous mettrons l’humain
d’abord.
Nous
développerons la première richesse de la France, qui n’est pas la
finance mais le travail humain, c’est-à-dire l’emploi et la
qualification de ses travailleurs. C’est l’inverse des politiques
néolibérales qui, en généralisant le chômage et en déqualifiant
le travail, enrichissent le capital mais appauvrissent l’économie
réelle.
Nous
lutterons en priorité contre le gâchis social et économique que
représente le chômage. Loin
de toute « flexicurité » nous sécuriserons les parcours
de chacune et chacun dans l’emploi et la formation avec continuité
de revenu tout au long de la vie.
Une sécurité sociale
professionnelle sera instituée, prenant en charge les périodes de
non-emploi, de formation et de retrait d’activité notamment pour
les femmes ou les hommes élevant leurs enfants. Ainsi nous
empêcherons que la force de travail du pays soit détruite par le
chômage de masse.
Grâce
aux efforts de la jeunesse et du service public d’éducation, la
France bénéficie d’une élévation régulière du niveau de
connaissance et de qualification des travailleurs. Mais
paradoxalement l’économie crée de plus en plus d’emplois
précarisés et les diplômés subissent une déqualification
massive. Les qualifications sont toujours moins reconnues dans les
conventions collectives. Les marchands d’éducation s’affairent
pour substituer des certifications payantes et périssables aux
qualifications durables assurées gratuitement par le service public.
Pour produire autrement, nous développerons et reconnaîtrons au
contraire la qualification du travail. La formation professionnelle
continue doit relever du service public. Ce service public engagera
des plans de formation en appui aux politiques de développement
économique que nous impulserons dans les secteurs qui répondent aux
besoins sociaux du pays : énergies nouvelles, ferroutage,
secteurs industriels à relocaliser.
Nous
impulserons un nouveau type de développement non productiviste et
respectueux de la planète
en s’appuyant sur une
nouvelle utilisation de l’argent et du crédit, le développement
de l’emploi et de nouveaux droits pour les salariés dans
l’entreprise inscrits dans la constitution. (Voir page 27
« Citoyenneté d’entreprise »)
Encourager d’autres formes de propriété
A
l’inverse des idéologues du marché qui font de l’entreprise
capitaliste privée le modèle unique, nous encouragerons la
diversité des formes de propriété indispensable à une politique
efficace de création d’emplois. La loi reconnaîtra cette
diversité et la protègera face à la « concurrence libre et
non faussée » qui revient en fait à imposer partout la seule
logique du profit privé.
Notre
programme prévoit l’extension de la propriété publique par le
développement des services publics. Il promeut de nouvelles
appropriations sociales par la nationalisation de grands leviers de
l’action économique, industrielle et financière. Il propose des
formes décentralisées de la propriété sociale. Il veut aussi
systématiser le recours à l’économie sociale et solidaire (ESS).
Le
soutien public à l’économie sociale et solidaire, et notamment
aux coopératives, sera fortement augmenté. Une
aide financière sera
accordée aux salariés qui reprennent ou créent leurs entreprises
sous forme coopérative. Nous favoriserons la création de sociétés
coopératives d'intérêt collectif (SCIC) permettant d'associer
salariés, usagers et collectivités territoriales dans des projets
de développement local. Les commandes de l’Etat, des collectivités
et des services publics, s’adresseront prioritairement à ces
coopératives grâce à la modification de l’article 53 du Code des
marchés publics. Un soutien sera apporté aux initiatives d'habitat
autogéré et coopératif, dans le cadre des programmes de création
de logements sociaux, en neuf et en réhabilitation. Enfin, l’ESS
sera intégrée au programme des sciences économiques et sociales au
lycée.
C'est
dans ce sens qu'une loi-cadre de l'ESS sera nécessaire afin de
définir précisément les critères d'attribution des moyens de
l'Etat et des collectivités publiques : les finalités sociales
et environnementales des entreprises et associations bénéficiaires
ne pourront être dissociées d'un fonctionnement réellement
démocratique.
Un renouveau industriel et technologique
Nous
récusons le modèle d’une économie de services que nous assigne
la division internationale du travail pilotée par les financiers.
Nous voulons développer et
rétablir le potentiel industriel de la France. Parce que l’urgence
écologique implique de relocaliser l’économie et que l’urgence
sociale commande de lutter contre le chômage ouvrier, nous refusons
de limiter notre ambition industrielle à quelques secteurs de pointe
et voulons reconstruire un tissu industriel diversifié.
Nous
engagerons une politique d'aménagement et de développement
industriel du territoire fondée sur des exigences
d'emploi, de qualification,
de recherche et d'environnement, moteurs d'une nouvelle croissance
par la promotion d'une
autre façon d'entreprendre, de produire et d’échanger pour
répondre aux besoins humains, sociaux et environnementaux.
Nous
porterons des stratégies de
filières dans des secteurs émergents et stratégiques,
intégrant recherche, innovation, développement, formation et
production pour réduire par exemple la consommation d'énergie par
l'isolation du parc ancien des bâtiments ou dans le domaine des
transports collectifs et de l'aménagement des espaces de vie.
Nous lancerons des plans industriels
pour rétablir des productions délocalisées. Il est absurde que la
totalité du paracetamol dans le monde soit produit en Chine ou que
des constituants essentiels de l’industrie agro-alimentaire ne
soient plus fabriqués en Europe.
Nous
abolirons les pôles de compétitivité qui concentrent les activités
sur quelques lieux dans une mise en concurrence des territoires au
profit de la constitution de
pôles de coopération
permettant de mieux lier recherche, formation, production et emploi.
Dans ce cadre nous créerons des pôles
publics de l'industrie à
l'échelle territoriale. Ceux-ci rassembleront les partenaires
publics et privés de ces territoires et travailleront en liaison
avec les forums citoyens des sciences et de la technologie ou
d’autres instances de recherche en permettant l’embauche dans ces
pôles de titulaires du titre de docteur et en faisant reconnaître
ce titre dans les conventions collectives.
Sur
le modèle du CNRS, nous créerons un établissement public de
recherche technologique et industrielle s’appuyant sur les
structures existantes.
Nous
mettrons fin aux exonérations de cotisations sociales. Les
entreprises qui délocalisent et licencient,
devront rembourser toutes les aides publiques qu’elles auront
perçues.
Les
aides aux entreprises seront soumises à des règles strictes.
Elles seront modulées en fonction du niveau des exigences sociales
et environnementales qu’elles respecteront (réduction des temps
partiels imposés, des écarts de salaire par exemple). Le pôle
financier public fournira un crédit bonifié aux entreprises pour
l'emploi, la formation, la recherche et le développement sur critère
d'utilité sociale et environnementale des investissements et de la
production.
Nous soutiendrons les politiques
d'investissements des entreprises vers les innovations industrielles
aux productions utiles. Nous favoriserons la relocalisation des
activités et les circuits courts de distribution.
Nous
renforcerons la présence de
l'État dans le capital d'entreprises stratégiques
pour leur sauvegarde et leur développement.
Le soutien de l'État et des pouvoirs
publics aux PME-PMI, lesquelles sont aujourd'hui les plus créatrices
d'emplois, sera renforcé.
Vers un nouveau modèle agricole
- Nous mettrons en œuvre un plan de transition écologique de l’agriculture en vue de faire de l’agriculture française un modèle d’agriculture écologique, sans OGM, autonome en intrants et ressources non renouvelables, non contaminantes et contribuant à la lutte contre le changement climatique. Pour lutter contre la concentration des exploitations nous ferons jouer un droit de préemption systématique des terres libérées en faveur de l’installation d’agriculteurs ou de l’agrandissement de petites exploitations.
Nous
agirons pour une nouvelle
organisation de l’agriculture dans le cadre des Nations unies,
afin de soutenir le développement de marchés régionaux, de réguler
les marchés mondiaux, de mettre en œuvre un plan agricole et
alimentaire mondial, de promouvoir la relocalisation et la transition
écologique de l’agriculture et de combattre les processus
d’accaparement de terres.
- Nous serons à l'initiative de la construction d’une alliance stratégique avec les pays engagés dans la défense de la souveraineté alimentaire et de l’agriculture paysanne.
- Nous impulserons une coopération au développement qui priorise les accords avec les États mettant en œuvre des politiques de souveraineté alimentaire et de soutien à l’agriculture paysanne.
- Nous agirons pour l'adoption d’une politique agricole commune cohérente avec l’objectif de souveraineté alimentaire, centrant la production sur les besoins du marché intérieur et la protection de ce dernier, garantissant aux agriculteurs des prix rémunérateurs, encadrant les pratiques de la grande distribution au moyen des prix minimums aux producteurs et de coefficients multiplicateurs maximums
- La France opposera son veto à la conclusion du cycle de Doha de l’OMC, à la signature des accords de libre-échange (notamment les APE) négociés par l’Union européenne, à toutes les pressions du FMI, de la Banque mondiale et aux conditions posées à l’aide au développement exercées sur les pays du Sud
- Nous mettrons en œuvre un plan national de transition écologique de l'agriculture. Nous engagerons le soutien au développement des filières alternatives labellisées, vivrières, courtes de proximité, biologiques, reposant sur une juste rémunération du travail et permettant au plus grand nombre de bénéficier d'une alimentation de qualité.
- Nous engagerons la révision du mandat des Sociétés d’aménagement foncier et rural (SAFER) et de leur gouvernance afin d'y rendre les pouvoirs publics majoritaires et pour stopper puis inverser le processus de concentration de l’agriculture.
- Nous soutiendrons l’installation de jeunes agriculteurs et la consolidation des petites exploitations, y compris par le biais de réserves foncières, notamment à proximité des villes.
5- La République pour de vrai
Agir tout de suite :
- Réaffirmation de la loi de 1905 sur la laïcité
- Instauration d'une négociation annuelle des partenaires sociaux pour le respect de l'égalité professionnelle entre femmes et hommes
- Abrogation des lois LOPPSI, HADOPI et des lois sécuritaires et liberticides
- Régularisation des sans papiers
- Bilan annuel sur les discriminations
- Abrogation de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) de 2001 pour mettre en place des règles alternatives n’induisant pas la réduction des dépenses publiques.
- Abrogation de la « RGPP » et plan de création d’emplois publics (dans l’enseignement, la santé, la justice, la police…)
- Doublement du montant de l'aide de l'État aux actions de prévention et d'aide sociale des collectivités aux associations
Agir
pour un changement durable :
- Création du ministère des Droits des femmes et de l'égalité
- Loi-cadre de lutte contre les violences faites aux femmes
- Loi de lutte contre le sexisme
La laïcité, pilier de la République et condition du vivre ensemble
La
laïcité est un pilier de la République, une et indivisible, un
principe vivant et porteur de droits inaliénables garantis à tout
membre de la société, français ou étranger :
la séparation du politique et du religieux, la liberté de
conscience et de culte, l’égalité des citoyens en tout domaine
sans discrimination d'aucune sorte ; la neutralité de l’État
à l’égard de toutes les convictions philosophiques, religieuses
ou politiques.
Concernant
les religions, le gouvernement Français agira pour qu’aucune
d’entre elles ne soit mise à l’index au prétexte de la laïcité
comme le fait régulièrement le Front National à propos de la
religion musulmane.
Nous
réaffirmons le bienfondé
et l'actualité de la loi de 1905 sur la laïcité. Toutes les
modifications ultérieures de la loi de 1905 affectant ces principes
seront abrogées. Pour nous
cette loi fondamentale de notre République a vocation à s’appliquer
à tout le territoire national.
Aucun
financement public ne sera octroyé à la construction de nouveaux
établissements scolaires privés ou à la rénovation de ceux qui
existent déjà. Toute ségrégation de genre ou communautaire de
l’espace public sera interdite (par exemple le choix du sexe du
médecin à l’hôpital public…).Le président de la République
renoncera définitivement à son titre de chanoine de St Jean de
Latran.
Nous
défendrons la laïcité dans les institutions européennes et
refuseront le financement public des religions et organisations
confessionnelles. Nous interdirons les sectes.
Dans
les relations internationales comme dans notre pays, la laïcité est
une condition de la paix, car elle permet le respect du droit de
chaque peuple et de chaque être humain indépendamment de ses
convictions religieuses. Nous débarrasserons donc la politique
internationale de la France de ses références à la théorie nord
américaine du choc des civilisations qui cherche à diviser le monde
en fonction des appartenances religieuses.
Égalité femmes - hommes : se débarrasser du patriarcat
Nous
mettrons en place un ministère
des Droits des femmes et de l'égalité,
placé auprès du Premier (ou de la Première) ministre, doté de
moyens, et appuyé de délégué-e-s interministériel-le-s
chargé-e-s de la mise en œuvre de l'égalité sociale et
économique.
Nous
impulserons une négociation
annuelle entre les partenaires sociaux sur le respect de l'égalité
professionnelle (embauche,
salaires, retraites, promotions) au niveau des branches et des
entreprises. Les atteintes à l'égalité professionnelle seront
combattues et les sanctions renforcées.
A partir de la loi contre les
violences faites aux femmes votée en juillet 2010, nous ferons
adopter une loi cadre sur ces questions incluant les propositions
élaborées par les associations du mouvement féministe. Nous
donnerons les moyens nécessaires à l’application de cette loi en
matière d’éducation, de prévention, d'information et aux mesures
à prendre en faveur des victimes de violence.
Un texte de loi anti-sexiste sera
élaboré, définissant moyens et sanctions, condamnant les
discriminations et insultes à caractère sexiste, ainsi que la
banalisation et l'omniprésence de la pornographie et
l'instrumentalisation des corps à des fins marchandes.
Nous agirons auprès de nos
partenaires européens pour que la « Directive de l'européenne
la plus favorisée » voie le jour.
L’immigration n’est pas un problème
La
haine des étrangers, la chasse aux immigrés défigurent notre
République : il faut en finir !
Les
flux migratoires se développent dans le monde, ils mêlent des
motivations diverses. La France ne doit pas les craindre, elle ne
doit pas mépriser l’immense apport humain et matériel qu’ils
lui ont déjà apporté. Non, la présence des immigrés en France
n’est pas un problème.
L’immigration
zéro est un mythe qui divise et affaiblit notre pays. Même s’ils
seront peut-être moins importants que dans le passé, la France
continuera à connaître comme tous les pays du monde des flux
migratoires. Il faut donc mener des politiques refusant de ghettoïser
la société ou guidées par l’obsession du refoulement des
étrangers.
Nous
rétablirons la carte unique de 10 ans et le droit au regroupement
familial, condition d’une vie digne. Nous abrogerons les lois
successives sur l’immigration adoptées par la droite depuis 2002
et nous procéderons à une refonte du CESEDA. Nous régulariserons
les sans-papiers dont le nombre a augmenté du seul fait des réformes
de la droite. Nous décriminaliserons le séjour irrégulier, nous
fermerons les centres de rétention, nous rétablirons le droit
au séjour pour raison médicale.
Nous
respecterons scrupuleusement le droit d’asile qui sera déconnecté
des politiques migratoires.
Notre
vision de l’avenir de la France nous permet de dire clairement que
nous établirons un nouveau code de la nationalité, fondé sur le
respect intégral et automatique du droit du sol dès la naissance et
sur un droit à la naturalisation permettant à tous les étrangers
qui le souhaitent d’acquérir la nationalité française au-delà
de 5 ans de résidence.
La lutte contre toutes les discriminations
Nous
adopterons une loi pour
l’égalité qui
éradiquera toute discrimination liée à l’orientation sexuelle,
aux situations de handicap, au genre, aux différentes formes de
familles. Le
mariage et l’adoption seront reconnus aux couples homosexuels.
Un
bilan annuel sera présenté au Parlement, suivi de décisions pour
mieux faire appliquer les lois prévues à cet effet. Tout
le champ des discriminations sera considéré, qu'elles soient
fondées sur l'engagement syndical ou politique, qu'elles soient
racistes, fondées sur les convictions religieuses, sexistes, fondées
sur l'orientation sexuelle, qu'elles stigmatisent des jeunes, des
immigrés, des gens du voyage, des personnes en situations de
handicap, qu'elles touchent à l'âge, à l'origine sociale.
Nous
restaurerons la Haute autorité de lutte contre les discriminations
en renforçant son rôle en la décentralisant et nous remettrons en
place également les médiations et notamment la fonction du
Défenseur des enfants.
Nous
agirons fermement contre les discriminations à l’encontre des
salariés étrangers. La violation des droits sociaux des
travailleurs étrangers, dont sont notamment victimes les
sans-papiers, fragilise l’ensemble des travailleurs et leurs droits
sociaux.
La sécurité : une affaire de solidarité nationale
Prévention,
dissuasion, sanction : la
lutte pour la sécurité ne saurait être efficace sans reposer sur
ces trois exigences :
Nous
abrogerons la loi Loppsi
2 et les lois
sécuritaires attentatoires
à nos libertés, protègerons les citoyens face au fichage
généralisé et à la vidéo-surveillance. Nous assurerons à tous
et toutes les moyens d’une défense de qualité en élargissant et
revalorisant l’Aide Juridique et les indemnités des avocats
présents pendant la garde à vue.
Les dispositifs de lois anti-jeunes et
criminalisant les familles en difficulté seront abrogés.
Une
loi contre la corruption et les conflits d’intérêt sera adoptée
pour sanctionner la « délinquance en col blanc ».
Nous
devrons impérativement stopper la baisse des effectifs de la police
et
recruter. Les
forces de police devront conduire leur action dans le cadre d’une
déontologie fondée sur le respect des personnes, elles
bénéficieront d’une formation en ce sens et de meilleures
conditions de travail. Nous procéderons à l’intégration de
toutes les polices
de sécurité publique
dans un service public unifié.
Il
en sera de même pour le ministère de la Justice qui est l'un des
premiers sinistrés de la RGPP. Il faudra revoir de manière
drastique la répartition des forces de police sur le territoire
national: les communes populaires sont aujourd'hui les premières à
souffrir de la « rationalisation » des effectifs à
l'échelle des départements et un effort conséquent devra être
opéré pour répondre à leurs besoins, appuyés d'un plan de
construction de locaux et d'ouvertures de commissariat.
Nous redonnerons toute sa place à
la police de proximité.
L'aide de l'Etat aux actions de
prévention et d'aide sociale aux collectivités territoriales et au
mouvement associatif devra doubler, qu'il s'agisse des possibilités
de subventions ou du réinvestissement direct de l'Etat dans les
territoires, via les services publics les plus touchés.
6 – Convoquer l'assemblée constituante de la VIe République
Agir tout de suite :
- Convocation d'une assemblée constituante
- Abrogation de la réforme territoriale 2010
- Rétablir la proportionnelle à toutes les élections
- Création du Conseil national des médias
Agir
pour un changement durable :
- Fondation d'une VIe République parlementaire, sociale et participative
- Élaboration du statut de l'élu et du statut du bénévole
Une constitution démocratique, des lieux de travail aux institutions
Nous
voulons de nouvelles institutions pour garantir la souveraineté
populaire, assurer la primauté de l’intérêt général sur les
intérêts financiers, permettre une implication populaire continue
dans tous les actes de la vie professionnelle, sociale et politique
par l’inscription de nouveaux droits pour les citoyen-ne-s et les
salarié-e-s.
Contre
le présidentialisme, nous défendrons le régime parlementaire. Nous
voulons rétablir la primauté de l’Assemblée nationale sur
l’exécutif. Les pouvoirs
exorbitants du président de la République doivent être supprimés
dans le cadre d’une redéfinition générale et d’une réduction
de ses pouvoirs. Le gouvernement sera responsable devant l’Assemblée
nationale. Nous proposerons la suppression du Sénat ou sa réforme
profonde pour devenir une chambre relais des collectivités locales
et des initiatives citoyennes. L’élection à la proportionnelle
sera rétablie pour toutes les élections. La parité sera garantie
par la loi. Le cumul des mandats sera strictement limité en nombre
et dans le temps.
La
constitution que nous défendons mentionnera la reconnaissance des
droits sociaux : droit
à l’emploi et au travail, à la santé, au logement, à
l’éducation, à la protection sociale.
Elle
reconnaitra la citoyenneté d’entreprise :
Nous instaurerons des droits nouveaux pour les salariés dans
l’entreprise et le statut des grandes entreprises sera redéfini en
tenant compte de leur responsabilité sociale. Le pouvoir économique
ne sera plus entre les mains des seuls actionnaires, les salariés et
leurs représentants seront appelés à participer aux choix
d’investissement des entreprises en tenant compte des priorités
sociales écologiques et économiques démocratiquement débattues.
L’avis favorable des représentants du personnel ou des CE sera
obligatoire pour toutes les décisions stratégiques. Nous
instaurerons un droit de veto suspensif sur les licenciements et
l’obligation d’examiner les contre-propositions présentés par
les syndicats. Dans les entreprises publiques, le droit des usagers
sera reconnu et exercé. Le
droit de grève et de se syndiquer, la liberté d’expression seront
confortés. Les comités
d’entreprise se verront reconnus des droits étendus d’expertise,
de contrôle, de propositions et de décisions. Les délégués
syndicaux interentreprises dans les TPE seront reconnus, nous agirons
pour l’extension des droits des « Comités de Groupe »
au niveau des groupes européens. La hiérarchie des normes sera
rétablie (pas d’accord d’entreprises moins favorables que les
accords de branche). Une véritable médecine du travail dotée de
moyens de prévention d’analyse et de décision sera développée.
Nous
mettrons immédiatement en place une citoyenneté de résidence. Les
résidents extracommunautaires bénéficieront du droit de vote aux
élections locales.
Nous
garantirons l'indépendance de la justice à l'égard du pouvoir
exécutif en instaurant un
Conseil supérieur de la justice à la place du conseil supérieur de
la magistrature, pour moitié élus par les magistrats, pour moitié
nommés par e Parlement. Il
sera responsable devant
le Parlement. Ce Conseil supérieur de la justice décidera des
nominations de l'ensemble des magistrats. Les institutions du
maintien de l'ordre et de la justice seront réformées conformément
au respect des droits fondamentaux tels qu'ils seront formulés dans
la nouvelle constitution.
La
constitution que nous voulons garantira l’indépendance des médias
à l’égard du pouvoir politique et des puissances de l’argent.
Les présidents des chaînes publiques seront nommés par leur
conseil d’administration dans lesquels les représentants du
personnel constitueront 50% des membres. Nous améliorerons les
conditions de travail des journalistes pour permettre une information
indépendante, pluraliste et de qualité.
Le
droit citoyen à intervenir
dans le processus de développement de la recherche sera inscrit dans
la constitution. Nous
garantirons la création de forums citoyens des sciences et de la
technologie à tous les niveaux territoriaux, dotés de pouvoir
d'enquête, dès lors que les populations concernées en
manifesteront la demande. La composition de ces instances reliées
par un réseau national sera représentative de tous les acteurs de
la vie publique. Travaillant aux côtés des instances de recherche
existant dans ces territoires, leur travail, évalué par des
scientifiques, donnera lieu à un rapport annuel examiné par
l'Assemblée nationale. Le gouvernement sera tenu d'y répondre.
Nous
créerons un ministère de
l'Éducation populaire et des libertés associatives.
Nous remplacerons la circulaire Fillon du 18 janvier 2010 qui impose
aux associations les critères de gestion des entreprises privées,
par une loi qui confortera les possibilités d'agir des associations
au service de l'intérêt général et préservera les libertés
associatives.
Nous redéfinirons à tous les niveaux
une politique de soutien financier au monde associatif transparente
et privilégiant les aides au fonctionnement par rapport aux aides à
projet qui mettent en concurrence les associations.
Nous renforcerons les pouvoirs des
instances regroupant les associations au plan national (CNDA et CPCA)
qui prendront une place prépondérante dans la gestion d'un
observatoire national de la vie associative.
L’implication populaire permanente
La
démocratie participative
sera inscrite dans la constitution et des lois déclineront ce
principe pour donner les moyens, les outils, les espaces, pour sa
mise en œuvre. Elle s’appliquera à l’élaboration des lois, à
la mise en œuvre des grandes politiques publiques et à la gestion
des collectivités territoriales, notamment au moyen de budgets
participatifs.
Un
statut de l’élu(e) dans
toutes les collectivités (communes, départements, régions,
assemblées nationale et européenne) sera garanti ainsi qu'un
statut du bénévole.
Une
nouvelle instance nationale pluraliste chargée du contrôle de
constitutionnalité sera
créée en lieu et place du Conseil constitutionnel actuel ; les
citoyens ayant pouvoir de la saisir.
Nous
créerons de nouveaux domaines d’intervention populaire.
Le référendum,
ou toute autre forme de consultation populaire directe, pourra être
initié par voie de pétition réunissant un pourcentage conséquent
de la population.
Tout
changement du périmètre des services
publics sera décidé après
consultation du peuple.
L'initiative d'une loi sera ouverte
aux citoyennes et aux citoyens, aux organisations syndicales et
associations.
L’organisation du territoire
La réforme 2010 des collectivités
territoriales sera abrogée.
Le
principe général de responsabilité selon lequel l'État
est le garant de l’égalité des citoyens
sur l’ensemble du territoire devra être réaffirmé et consolidé
(péréquation financière, garantie de l'application des droits,
égalité de traitement…)
La
décentralisation sera
organisée en fonction du principe
de proximité permettant
d'optimiser les décisions publiques dans le sens d'une plus grande
satisfaction de l'intérêt général
tout en définissant le rôle respectif de l'État et des différents
échelons territoriaux en France et dans l’Europe. Elle
refusera la mise en concurrence des territoires et s'appuiera sur le
développement des coopérations.
L'autonomie
des collectivités territoriales devra être assurée
grâce à l'actualisation du principe de libre administration contenu
dans la constitution et à une réforme de la fiscalité locale
faisant participer les actifs matériels et financiers des
entreprises.
Un processus constituant, une assemblée constituante
Pour
respecter pleinement la souveraineté populaire et poser les bases de
la République démocratique et sociale que nous voulons construire,
nous engagerons un processus
constituant, mettant au
cœur l’engagement citoyen et le débat public.
Une
assemblée constituante distincte
de la nouvelle Assemblée nationale, ayant pour mandat de rédiger un
projet de constitution nouvelle pour une VIe République, sera élue
au suffrage universel, dès 2012. Elle sera élue à la
proportionnelle intégrale sans seuil, avec la parité. Les
parlementaires en exercice ne pourront s’y présenter et les élu-es
de la Constituante ne pourront être candidats aux élections
suivantes. Les modalités de l’élection et du débat public seront
établies après consultation des organisations sociales.
Le
texte proposé sera l'aboutissement d’un grand
débat public réunissant
citoyens, organisations sociales et politiques qui, sous des formes à
définir (assemblées populaires, états-généraux, forums
citoyens…) relayées par les médias, devra permettre au peuple
lui-même de s’en approprier les enjeux
Ce projet de constitution nouvelle,
une fois voté par l'Assemblée constituante, sera soumis à
référendum populaire.
7 – S'affranchir du traité de Lisbonne et construire une autre Europe
Agir tout de suite :
- Remise en cause du Pacte pour l'euro+ et création d'un Fonds de développement social, écologique et solidaire européen
Agir pour un changement durable :
- Bataille politique et diplomatique pour un nouveau traité européen
- Refonte des statuts et missions de la Banque centrale européenne (BCE)
Nous
voulons une Europe affranchie du traité de Lisbonne qui respecte la
souveraineté des peuples et qui soutienne des politiques de
développement social et écologique. Le traité de Lisbonne, rejeté
à près de 55% des Françaises et des Français et imposé par voie
législative, est illégitime. Nous refusons tous les pactes et plans
d’austérité qui concourent à amplifier la récession économique
et la régression sociale au nom de la même logique libérale de
soumission aux marchés financiers. Nous voulons mettre un terme à
la libéralisation des services publics et
nous engagerons la refonte du code des marchés publics qui soumet
l'action publique aux règles de la concurrence libre et non faussée.
Nous avons besoin d’une Europe
laïque, indépendante, de paix et de solidarité internationale. Une
Europe qui agisse pour mettre fin aux ingérences impérialistes et
néocolonialistes. Une Europe qui s'engage pour le respect des droits
des peuples, en particulier ceux du peuple Palestinien.
En
prenant appui sur les luttes et les aspirations au changement en
Europe, nous nous engagerons dans la mise en chantier d'un
nouveau traité qui serait
adopté en France par référendum après un grand débat populaire.
Nous agirons pour l'adoption d'une clause de non régression sociale
et environnementale.
La France prendra l’initiative
d’Etats généraux de la refondation européenne en faisant appel à
toutes les forces politiques et sociales disponibles en Europe.
Nous
combattons le pacte euro plus et le semestre européen qui veulent
imposer l’austérité à vie aux peuples et nier la souveraineté
de leurs représentants. Nous organiserons un referendum sur ces
dispositions nouvelles et nous ferons campagne pour qu’elles soient
rejetées.
Sans attendre cette échéance,
nous agirons pour développer des politiques européennes nouvelles,
libérées de l'emprise des marchés financiers.
Conformément au mandat qui nous aura
été donné par le peuple français de mettre en place une politique
de gauche dans notre pays, nous refuserons d’appliquer des
directives contradictoires à nos engagements notamment en ce qui
concerne la dérégulation des services publics.
Notre désobéissance fera tache
d’huile dans l’Union et dans la zone euro. Elle sera un appui
pour les petits pays dévastés par les plans de rigueur (Grèce,
Portugal, Espagne…). A terme, notre but est de briser le bloc
libéral au sein de l’UE et de pousser à la négociation d’un
nouveau traité. Il faut sortir du pessimisme et de la soumission à
la technocratie européenne. La France, en tant que pays fondateur de
l’Union européenne, a les capacités de la transformer si elle
conjugue action souveraine et bataille d’opinion européenne. Loin
d’être isolés, nous serons renforcés dans une Europe
actuellement dominée par l’ultra-libéralisme et le monétarisme
promus de longue date par les gouvernements britanniques et
allemands.
Nous
agirons pour le réaménagement négocié des dettes publiques,
l’échelonnement des remboursements, la baisse des taux d’intérêts
les concernant et leur annulation partielle.
Nous exigerons des
moratoires et des audits sous contrôle citoyen.
.
La
France proposera une refonte
des missions et des statuts de la Banque centrale européenne (BCE)
qui doit être mise sous contrôle démocratique pour lui permettre
de pouvoir prêter à taux faibles, voire nuls, directement aux
États, acheter des titres de la dette publique sur le marché
monétaire pour promouvoir l'emploi et la formation et les services
publics en visant la réponse aux besoins humains et à ceux de la
planète.
Nous
proposerons la création d’un « Fonds européen de développement
social, écologique et solidaire » répondant à cette
exigence ; d’un « visa social et écologique »
(voir page 16) pour les échanges commerciaux;
et l’abandon de toute
politique de la « flexicurité ».
Nous travaillerons à une
harmonisation fiscale qui exigera une imposition minimale des
entreprises pour empêcher le dumping social entre pays membres de
l’UE, instaurera un contrôle des mouvements de capitaux et le
blocage de ceux à visée spéculative, la taxation du capital et des
transactions financières, le contrôle des activités des banques et
la lutte contre les délocalisations. Nous établirons un secteur
bancaire public pour favoriser le développement d'un nouveau crédit.
La France mettra son veto au projet de
Grand Marché Transatlantique qui consacrerait la vassalisation de
l’Europe par les Etats-Unis.
Une nouvelle politique agricole
commune sera élaborée fondée sur la sécurité et la
reconnaissance du droit à la souveraineté alimentaire, rapprochant
les paysans européens au lieu de les mettre en concurrence, tournée
vers le développement des coopérations avec les pays qui souffrent
le plus de sous-alimentation.
La
France s’engagera pour une Europe de l’harmonisation sociale.
Elle demandera la mise en place d’un Smic
européen (établissement d’un salaire minimum légal dans chaque
pays et procédure de convergence vers le haut).
Les services publics, avec de
nouvelles créations à l'échelle européenne deviendront un pilier
de la construction européenne.
Les pouvoirs de la Commission
européenne devront reculer au profit de ceux du Parlement européen
et des parlements nationaux dont les pouvoirs d'initiative, de
co-décision et de contrôle seront renforcés.
La France agira pour une Europe de
l'égalité des droits qui s’inscrira en faveur de la dignité
humaine, contre la pauvreté, l’exclusion, les divisions et
discriminations.
Elle agira également pour que les
politiques d'Europe « forteresse », de stigmatisation des
étrangers non communautaires soient abandonnées et les accords de
Schengen renégociés au profit d'une action résolue de l'Europe en
faveur de politiques nouvelles de migrations internationales et de
co-développement, en particulier avec les pays des pourtours
Méditerranéen.
L'égalité femme-homme sera une
valeur fondamentale de l'Union européenne, la « clause de la
femme la plus avantagée » en Europe sera mise en place.
8 – La France pour changer le cours de la mondialisation
Agir tout de suite :
- Retrait des troupes françaises de l'Afghanistan
- Retrait de la France de l'OTAN
- Reconnaissance de l'Etat de Palestine par la France et par l'UE
Agir
pour un changement durable :
- Réformes de l'ONU et établissement d’une nouvelle hiérarchie des normes internationales fondées sur la primauté des normes sociales et environnementales
- Création d'un Tribunal international de justice climatique sous l'égide de l'ONU
Le choix de la coopération entre les peuples
La France s’engagera pour de
nouvelles relations internationales fondées sur le respect des
souverainetés populaires, sur des coopérations mutuellement
profitables entre les peuples, sur la primauté des normes sociales
et environnementales sur celles de la finance et du commerce.
Nous annulerons la dette des pays
pauvres et mettrons en place un fonds de coopération solidaire sous
l’égide de l’ONU financé par une taxe de type Tobin ou d’autres
types de taxation du capital international.
Nous mettrons un terme à une
politique étrangère de la France basée sur les relations
néo-coloniales et la Françafrique
Nous développerons une action de
coopération avec les peuples qui cherchent à construire la
démocratie et la justice sociale, notamment en Tunisie et en Égypte.
La France impulsera les politiques de
coopération scientifique et universitaire internationale par la mise
en commun et le partage en libre accès des compétences et des
ressources et par des budgets soutenants les missions internationales
des chercheurs et enseignants chercheurs.
Nous agirons pour la souveraineté
monétaire et financière des peuples, pour un commerce équitable
fondé sur des normes sociales et environnementales exigeantes.
Nous reconstruirons une politique de
coopération véritable entre les deux rives de la méditerranée.
Nous combattrons les principes d’austérité du FMI et de
libre-échange de l’OMC pour les changer profondément ou pour
créer de nouvelles institutions internationales.
Nous
appuierons la création d’un Tribunal international de justice
climatique sous l’égide de l’ONU.
Nous appuierons les projets comme
« Yasuni ITT » fondés sur le principe de responsabilité
commune pour l’intérêt général.
Une politique au service de la paix
La
France rompra avec
cet alignement libéral et atlantiste, avec
la politique de force et d'intervention militaire, avec les logiques
de puissance, pour agir en
faveur de la paix, du règlement
des conflits, du rétablissement
du droit international. Elle agira pour une ONU démocratisée,
s’appuyant sur une doctrine multilatérale renouvelée.
Nous
déciderons, immédiatement, le retrait de la France de l'Otan et
nous nous
battrons pour la dissolution de cette organisation.
Nous rappellerons nos troupes engagées
en Afghanistan.
Nous
nous battrons pour la suprématie du droit international sur la
force, et notamment le droit souverain du peuple palestinien à
disposer d'un État viable et indépendant,
dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale, avec
le respect du principe du droit au retour des réfugiés.
Un Etat palestinien vivant
à côté et en paix avec Israël conformément aux résolutions de
l’ONU.
Nous agirons pour la dénucléarisation,
pour le désarmement multilatéral et contrôlé de tous les types
d’armement dans l'esprit de la Culture de paix impulsée par
l'Unesco et la charte des Nations-Unies
9 L’émancipation humaine en tête
Agir tout de suite :
- Abrogation de loi 2003 sur l'assurance-chômage des intermittents du spectacle et création d'un système mutualisé pérenne
- Un plan de recrutement dans l'Éducation nationale
- Suppression de la loi LRU et du pacte pour la recherche
Agir
pour un changement durable :
- Doublement du Budget public de la recherche dans la législature
- 1% du PIB consacré à l'art, la culture et la création
- Loi contre les concentrations dans les médias et pour défendre la presse d'opinion
- Adoption d’une loi cadre sur le sport
Partager les savoirs
Nous
combattrons la mise en concurrence des établissements et reviendrons
sur toutes les mesures qui visent sous couvert d'autonomie à
instituer un marché de l'éducation.
Nous affirmons la nécessité d'une
politique nationale de l'éducation dans une logique de service
public, pour une véritable
gratuité et égalité d'accès
aux savoirs sur tout le territoire. Nous agirons concrètement pour
que la production de connaissances et la formation soient libérées
de la logique du marché et de la rentabilité financière et
permettent l'établissement d'une
culture scolaire commune pour tous par l’appropriation de savoirs
ambitieux.
Nous
construirons une école émancipatrice
qui permette l’élévation
pour tous du niveau de l'acquisition des savoirs et des
qualifications reconnues. Pour
ce faire, nous allongerons le temps scolaire : droit à la
scolarité dès 2 ans, scolarité obligatoire de 3 à 18 ans.
Pour
combattre son éclatement,
nous relancerons le défi d’une école qui élève pour toutes et
pour tous le niveau des connaissances communes et prépare les élèves
– par des pédagogies différenciées – à poursuivre leurs
études jusqu’à 18 ans et le plus possible au-delà du lycée.
Nous repenserons la
progressivité entre les niveaux d'études, en préservant la
cohérence des disciplines comme cadre d’une réflexion
émancipatrice sur la construction de savoirs qui permettent de
penser le monde.
Nous
redéfinirons les programmes, et plus globalement l’école, sur le
modèle de l’élève qui n’a que l’école pour apprendre. Le
soutien scolaire sera assuré par le service public de l'Education
nationale.
Nous
soutiendrons la relance de la recherche en éducation, le
développement de la formation initiale et continue, et la création
de temps d’échanges pédagogiques dans les établissements.
Nous
lancerons un plan de lutte
contre les inégalités sociales à l’école.
Nous mettrons en place des
observatoires des inégalités
rassemblant dans les territoires des élus, des parents, des
enseignants, l’ensemble des personnels de l’éducation nationale
et des élèves à partir du collège ainsi que des personnalités
associées. Les représentants des personnels constitueront 50 %
de ces observatoires. Nous
soutiendrons les projets des communautés scolaires qui créent les
conditions d’une vie de l’établissement contribuant à la
réussite scolaire.
Nous rétablirons une
nouvelle sectorisation scolaire
avec plus de moyens pour les établissements qui en ont le plus
besoin.
Nous
stopperons les suppressions de
postes et engagerons un plan
de recrutement dans l'Éducation nationale
sous statut de la Fonction publique d’État rétablissant,
notamment, tous les postes supprimés. Nous développerons
le pré-recrutement des enseignants
pour que cette profession reste accessible à tous les milieux
sociaux, quel que soit le niveau de recrutement. Nous rétablirons
les postes de conseillers d’orientation psychologues et procèderont
à des recrutements pour que tous les jeunes aient accès au service
public d’orientation. Les RASED seront rétablis dans leurs moyens.
L'investissement de l'État dans
l'enseignement professionnel sera augmenté de 50 % pour que les
enseignements techniques professionnels et généraux soient d'égale
qualité.
Nous
garantirons le droit à une qualification égale pour ceux qui ont
suivi une même formation : défense
du cadre national des diplômes,
validation de toutes les années d’étude dans les conventions
collectives.
Pour
l’enseignement supérieur et la recherche,
nous engagerons rapidement la reconstruction du service public dans
ses missions prioritaires pour l’égal accès au savoir de tous les
jeunes quelque soit leur lieu d’habitation, les revenus et le
milieu socioculturel de leur famille, ainsi que pour l’accueil des
étudiants étrangers qui le souhaitent dans une vision non-marchande
de contribution au développement et à la coopération entre les
peuples. Nous voulons élargir à toute la société les capacités
d’accès aux formes les plus élaborées du savoir scientifique et
permettre à tout-e étudiant-e d’aller au bout de ses
possibilités, avec le souci permanent de la validation des parcours
et des acquis.
La
marchandisation du savoir prônée par la
stratégie de Lisbonne sera combattue
et la coopération entre les services publics de l’enseignement
supérieur au niveau européen sera défendue et élargie. La
France agira pour soustraire les services publics de recherche et
d’enseignement supérieur au champ de négociation de l’OMC.
Nous
abrogerons la loi LRU et le « Pacte Pour la recherche»
recherche. Nous
supprimerons l’agence d’évaluation de la recherche de
l’enseignement supérieur (AERES) La conférence des présidents
d’université ne pourra plus se substituer aux instances
démocratiques dans la définition des politiques universitaires.
A
la place, nous mettrons en chantier une
nouvelle loi, nous
démocratiserons les conseils d’administration des universités et
des organismes de recherche. La totalité des personnels, des
chercheurs et des enseignants chercheurs pourront intervenir en amont
des décisions.
Le
CNRS, comme l’INSERM,
seront rétablis dans la diversité de leurs disciplines au service
de toutes les recherches et de toutes les sciences et dans leurs
missions de prospective et d’évaluation ; leurs instances
retrouveront la plénitude des missions d’orientation de la
recherche fondamentale
Les
personnels de la recherche publique verront leur indépendance
intellectuelle garantie.
Nous
garantirons le droit effectif de tous les enseignants-chercheurs à
exercer une activité de recherche. Un
Nouveau statut du doctorant sera élaboré en étroite collaboration
avec les organisations et associations qui les regroupent. Les
missions de coopération internationales
seront partie intégrante des services des Enseignants-chercheurs.
Les
travaux des chercheuses et des chercheurs seront évalués par leurs
pairs, sur la base de leur
travail de recherche et non sur des publications d'articles dans des
revues présélectionnées. Cette évaluation sera le fait
d’instances majoritairement élues avec la garantie de la
représentation de l’éventail des disciplines et de tous les
courants de pensées. Le droit de recours sera effectif. Les
« labellisations », outils de discrimination, comme
les « investissements d’excellence » (IDEX) ou « les
laboratoires d’excellence » (LABEX) seront abandonnées.
Nous
rétablirons les missions du
CNESER relativement à la
définition du cadre national des diplômes en coordination avec les
instances régionales comparables.
La
loi RGPP sera stoppée, un
plan de rattrapage de l’emploi
mis en place au profit exclusif de l’emploi permanent titulaire. Le
principe de la progression de la carrière pour chacune et chacun
sera rétabli ; nous abandonnerons les primes « au
mérite ».
L’effort
budgétaire public pour l’enseignement supérieur sera porté à
12 000 euros par an et par étudiant-e.
Nous doublerons le budget public de la recherche sur la législature.
Ainsi, les moyens publics
de la recherche seront garantis ; l'apport de contributions
privées sur la base de principes d'intérêt général sera possible
sans jamais se substituer au financement budgétaire public.
Les Fondations, vecteurs d’assujettissement à des
financements précaires et opaques seront abandonnées.
Les
financements de la recherche seront réorientés
pour permettre le financement stable et récurent des laboratoires et
des équipes à hauteur de 70% au moins. Les subventionnements « sur
projet » principalement affectés aujourd’hui, par l’Agence
Nationale de la Recherche deviendront complémentaires. L’ANR, sera
transformée en FPSE (Fonds Public de Soutien aux Projets Emergents)
et interviendra exclusivement sur les projets «
blancs », émergents, non déjà pris en compte par ailleurs.
Sport
Nous
garantirons l’accès de chacune et de chacun à la pratique
sportive de son choix tout
au long de la vie et donneront au mouvement
sportif les moyens
d’accomplir ses missions de service public.
Nous
assurerons la complémentarité
entre l’éducation
physique et sportive à l’école, le sport associatif et le sport
en entreprise.
Nous
défendons une organisation du sport en France qui garantisse
les liens de solidarité et
de concertation entre le sport pour tous et le sport de haut niveau,
les secteurs amateur et professionnel
par la mutualisation des moyens financiers, matériels et humains au
sein du système fédéral.
Nous
déclarerons le sport comme relevant d’une mission de service
public appuyé sur les quatre piliers du modèle sportif français :
- L’éducation physique et sportive obligatoire de la maternelle à l’université sera assurée par des enseignants spécialisés, sa durée ira de 3H à 5h par semaine.
- Nous redonnerons les moyens nécessaires à un véritable Ministère des sports avec ses services déconcentrés et ses établissements publics pour qu’ils réalisent leurs missions sur l’ensemble du territoire. Nous rétablirons au moins un CREPS par région et porterons le budget de ce ministère à 1% du budget national.
- Nous maintiendrons la compétence sport pour toutes les collectivités territoriales et le financement croisé des installations sportives. Nous engagerons, avec ces collectivités un plan national d’urgence pour la construction et la rénovation des installations sportives.
- Nous renfoncerons les moyens nécessaires aux fédérations sportives et au CNOSF pour assurer leurs missions de service public et leur fonctionnement démocratique, notamment par l’adoption d’un statut du bénévole et l’accès des femmes aux responsabilités dirigeantes.
Nous
lancerons un plan national d’accès à toutes les pratiques
sportives pour toutes et tous s’appuyant sur un soutien actif :
aux familles
à travers une aide assurée par la CAF, à la pratique féminine et
aux pratiques mixtes, à la diversité des pratiques sportives, au
« sport/santé », à l’accessibilité aux personnes
handicapées et aux associations sportives en entreprise.
En
collaboration avec le ministère de l’éducation populaire (voir
page 24) nous développerons l’action des centres régionaux
d’éducation populaire et de sport (CREPS).
Nous
proposerons l’adoption d’une loi cadre sur le sport
réaffirmant l’unicité du sport, définissant les principes de
l’action publique et reconnaissant le rôle de chaque collectivité
et du mouvement sportif dans cette action. Dans cet esprit, nous
créerons avec le mouvement sportif une
conférence nationale du sport
rassemblant tous les partenaires sociaux et économiques du sport et
nous impulserons des instances de concertation, de réflexion et
d’évaluation permanentes à chaque échelon du territoire.
Nous
refuserons toutes formes de défiscalisation et de réduction de
cotisations sociales sur les revenus des sportifs professionnels.
Nous
abrogerons la loi sur l’ouverture au marché des paris sportifs en
ligne et nous augmenterons
significativement la « taxe Buffet » sur les droits de
diffusion des manifestations sportives à la télévision.
Nous
modifierons la loi sur les retransmissions télévisées pour que les
manifestations sportives féminines d’une importance majeure soient
traitées de la même manière que les manifestations sportives
masculines. D’une manière générale nous mettrons en place un
cahier des charges pour les organismes d’information et les médias,
qui permette d’exiger le respect d’un sport respectueux de l’être
humain porteur d’une éthique et de valeurs éducatives condamnant
toutes formes de tricherie, de dopage, de violence, de corruption et
de discriminations (racisme, homophobie, xénophobie, sexisme).
La
France agira pour un sport vecteur de paix et de solidarité
internationale, notamment à
l’occasion des grandes manifestations nationales et internationales
et de celles de l’olympisme. Elle agira pour la libre circulation
des athlètes dans le monde et l’élimination de tout trafic
mondial des jeunes athlètes. Elle renforcera la coopération
internationale pour le développement du sport dans les pays en voie
de développement.
Art, culture, pratiques culturelles
Nous
affirmons l’ambition résolue de mettre la culture au cœur du
projet politique du Front de Gauche, parce qu’elle est la
condition même de l’action politique,
de la démocratie.
Rompre avec le projet culturel de la droite et la casse du service public de la culture implique d’ouvrir avec notre peuple un grand débat démocratique en vue de refonder un grand service public de l’art, de la culture et de l’information.
Nous
mettrons en chantier la refondation
du service public de l’art
et de la culture, en réaffirmant la responsabilité publique et
nationale de l’État, et en construisant une compétence partagée
entre l’Etat et les collectivités territoriales. Nous mettrons un
coup d’arrêt au processus de marchandisation du service public de
la culture et annulerons
immédiatement la RGPP.
Nous ouvrirons un vaste
débat public, national, décentralisé
et ouvert à tous les acteurs culturels comme à l’ensemble des
citoyens, qui portera tout à la fois sur le sens de cette politique
culturelle comme sur les moyens nécessaires à sa réalisation. À
cet effet nous organiserons des Conférences
régionales réunissant
l’État, les collectivités territoriales, les professionnels et
les citoyens.
Nous
réaffirmerons le lien étroit entre le soutien
à la création et à l’appropriation
sociale et citoyenne
des œuvres et des pratiques culturelles et artistiques. Cela passe
par la refondation de l’éducation artistique à l’école, et de
l’éducation populaire, dans la cité et l’entreprise.
Face
à l’emprise des industries culturelles sur l’ensemble des
activités du champ artistique, littéraire et médiatique, nous
mettrons en place les régulations qui s’imposent et ferons, en
toute circonstance, prévaloir l’intérêt public, afin
d’affranchir notre
économie de la culture de la soumission à l’argent.
Nous encouragerons le développement de l’économie sociale et
solidaire.
Nous
affirmerons la centralité du travail artistique et culturel au sein
des politiques publiques en terme d’emploi,
de droits sociaux, de statuts et de rémunérations. La réforme de
2003 du régime de l’intermittence sera renégociée avec les
organisations professionnelles, pour la mise en place d’un système
de protection pérenne et mutualiste. Plus généralement la lutte
contre la précarité dans
les différentes professions artistiques, culturelles et de
communication sera résolument entreprise.
Nous
abrogerons la loi Hadopi, créerons
une plateforme publique de téléchargement,
et engagerons une vaste concertation en vue de garantir le respect
des droits, moraux et à rémunération, des artistes, auteurs et
interprètes, par une mise à contribution des fournisseurs d’accès,
des opérateurs de télécommunications et du marché publicitaire.
Nous
proposerons une loi contre
les concentrations dans la
presse, les médias et l’audiovisuel, pour les libérer des
logiques financières et du diktat de l’audimat, afin de leur
permettre d’accomplir leurs missions au service du pluralisme de
l’information et de la culture. Nous créerons un Conseil
national des médias
composé d’élus, de représentants des professionnels et des
usagers, chargé de veiller au respect de la responsabilité publique
et nationale, et de favoriser la création de coopératives de
presse. Nous refonderons un Pôle
public des médias et
garantirons l’existence des médias associatifs et de la presse
d’opinion.
Nous
agirons pour doter l’Union européenne d’une authentique
politique culturelle dotée
des moyens correspondants, en vue de favoriser le dialogue des
cultures et de renforcer les échanges entre artistes et acteurs
culturels des états de l’Union.
Nous
poursuivrons et développerons le combat pour l’exception
et la diversité culturelles.
Nous
refonderons l’action
culturelle extérieure de la France,
sinistrée par cinq années de réductions budgétaires, de
fermetures de Centres culturels français et de sites de l’Alliance
française, au service de la création et de son partage, dans le
cadre d’une mondialité du
dialogue et de l’échange.
Nous agirons pour la défense et le développement de la langue
française.
Nous
créerons les conditions de l’adoption par le Parlement d’une loi
d’orientation et de
programmation budgétaire pour l’art, la culture et l’information,
affirmant la responsabilité
partagée de l’État et
des collectivités locales et se donnant pour objectif de porter
l’effort public à 1 % du PIB,
en une législature.
La
création artistique, l’action culturelle, l'éducation populaire,
mais aussi la libre circulation des informations et des idées, la
production et la diffusion des savoirs et des connaissances et leur
appropriation par le peuple, sont des conditions majeures d’une
transformation progressiste de notre société. Car il ne saurait y
avoir d’émancipation politique sans émancipation culturelle.
Le droit à la ville
Nous
voulons faire de la ville un espace commun du bien vivre ensemble
dans lequel chacun et chacune peut accomplir ses projets personnels,
familiaux ou sociaux grâce à l’organisation partagée des espaces
de vie.
La
construction du service public national et décentralisé du
logement, de l’habitat et de la ville,
permettra de réaffirmer le rôle majeur d’un patrimoine locatif
public, de faire vivre et garantir le droit au logement pour tous,
partout et à tous les moments de la vie.
Nous
élaborerons une politique
de développement global du territoire
dépassant le cadre de la politique du logement à laquelle le droit
à la ville ne doit pas être réduit. Les politiques d’emploi,
d'éducation, de santé publique, de transport, de culture, de sport,
devront contribuer à faire de la ville un espace d'épanouissement
personnel et familial. Ce sont les conditions indispensables pour
construire des quartiers
équilibrés qui ne soient
pas uniquement résidentiels ou dortoirs, mais de vrais quartiers de
vie, avec des logements, de l’activité économique, de l’emploi,
des équipements publics et privés de proximité, des lieux de
loisirs et d’accès à la culture.
Pour
construire cette ville partagée, nous mettrons fin aux politiques
ciblées (zonages des quartiers dits sensibles, empilés les uns sur
les autres, traitement stigmatisant de publics ciblés). Le
Ministère à la Ville sera supprimé et
les politiques de droit commun réorientées vers l’accès au droit
à la ville pour tous, deviendront la priorité. Cela permettra de
garantir la mixité sociale et de lutter contre la ghettoïsation.
Les
politiques urbaines et de l’habitat devront concourir à cet
objectif pour une conception nouvelle de la ville, dense, ouverte,
humaine, écologique (respectueuse de l’environnement et comportant
des lieux de respiration), une ville favorisant la cohésion entre
les habitants et le vivre ensemble.
Ces
politiques seront débattues obligatoirement dans les collectivités
pour permettre l'implication des habitants, des associations et des
élus qui seule garantira la qualité des projets à même de
combattre la ségrégation spatiale et la ghettoïsation et
d’affirmer la mixité.