mardi 20 décembre 2011

Sommet européen du 9 décembre : la stratégie de l’échec.


Le 9 décembre 2011, le Conseil Européen (regroupant les chefs d’Etat ou de gouvernement de l’Union Européenne) s’est regroupé et a établi une déclaration énonçant ses objectifs en vue de résoudre le problème de la dette des Etats.

La solution sera donc l’adoption par les membres de la zone euro d’un nouveau pacte budgétaire ainsi qu’un renforcement des dispositifs déjà existants.

Le nouveau pacte budgétaire :

Le déficit annuel des administrations publiques ne pourra pas dépasser 0,5% du Produit Intérieur Brut, l’objectif étant d’avoir un budget soit à l’équilibre, soit en excédent.

Cette règle sera inscrite au niveau constitutionnel dans les différents Etats.

En cas de non respect, les Etats feront approuver leur programme de redressement des finances par la Commission Européenne et par le Conseil Européen.

A partir de déficit supérieur à 3% du PIB les sanctions seront automatiques.

Il est également prévu de rigidifier et de systématiser l’application de programmes de réduction de déficits, conformément au Traité sur le fonctionnement de l’Union Européenne, à partir d’un niveau de dette supérieur à 60% du P.I.B.

Concernant le contrôle des budgets, chaque pays devra soumettre à la commission ses projets budgétaires pour avis conforme. En cas de non respect des règles précédemment édictées, elle demandera la révision desdits projets.

Où en est la situation dans les pays de la zone euro ?



Comme nous pouvons le constater, si ce pacte devait s’appliquer comme annoncé et immédiatement, seule l’Estonie serait à l’abri. Avec la réserve que ce pays souffre déjà d'un taux de chômage avoisinant les 17% et que près de 70% de ses exportations sont faites vers l’Union Européenne rendant la situation très précaire (sans parler de l’état des services publiques et de la demande intérieure).

Le renforcement des outils de stabilisation :

Le Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) ainsi que le Mécanisme Européen de Stabilité (MES) seront renforcés et la mise en place de ces dispositifs pourra, si la commission et la Banque Centrale Européenne en conviennent, être plus rapide.

Il faut noter que ces dispositifs visent, en contre partie de réformes structurelles, à garantir les emprunts qu’effectuent les Etats auprès des institutions financières afin de diminuer le risque (réel ou supposé) qu’il y aurait à prêter de l’argent aux Etats (et donc diminuer le coût de l’emprunt).

Pour mieux comprendre ce mécanisme, une petite infographie :


Que faut-il en conclure?

Il s’agit globalement de poursuivre les politiques libérales d’une manière encore plus contraignante pour les peuples mais plus sécurisante pour la finance.

Ces mesures ne s’attaquent pas au problème réel de financement des Etats par la dette, car elles confortent la pression financière sur les politiques publiques, pression exercée par des intérêts privés et dont les intérêts se trouvent garantis par de l’argent public (dispositif FESF/MES).

En raison des contraintes posées, il n'y aura plus qu’un type de politique économique possible, imposé aux plus hautes instances : la déflation compétitive. Cette politique, dont se félicite déjà le MEDEF, vise à diminuer les dépenses des administrations publiques surtout en terme d’emploi par le biais de « réformes de l’Etat », la suppression des cotisations sociales (qui représentent une part importante des salaires), et un renforcement de la concurrence. Ce type de politique ne peut mener qu’à une chose : la montée du chômage, la diminution des salaires, la diminution des recettes et donc davantage de déficit des administrations publiques.

Quel est l’intérêt pour ceux qui défendent ce type de politique? Ceci n’est-il pas contre-productif?

L’accroissement des richesses produites ne constitue pas immédiatement une condition de l’augmentation des profits.

La spéculation, d’une part, peut se faire à la baisse.

D’autre part, les pressions à la baisse sur les salaires (augmentation du chômage, baisse des cotisations et non augmentation des salaires) permettent d’augmenter mécaniquement les profits.

Enfin, le démantèlement des services publics, répondant à des besoins réels, constitue une privatisation en creux par laquelle le capital investit de nouveaux marchés et donc peut accumuler davantage de profits.

L’Europe des peuples et de la solidarité n’est pas d’actualité.

Malgré la crise, courant depuis 2008, malgré les désastres humains que subissent les peuples d’Europe et dont l’étendue des conséquences s’avère actuellement inestimable, les politiques menées au niveau européen autant que national ne sont ni trop faibles, ni absurdes.

Elles ne font que refléter l’état du rapport de force qui place la préservation de la finance, du grand patronat et de leurs intérêts communs avant la question de la sortie de la crise sociale.

Ce rapport de force ne peut changer que par une chose : la mobilisation populaire, la défense d’une alternative politique à la domination des marchés, du capital et de ses serviteurs.

Contre l’Europe des marchés, le Parti Communiste Français agit pour une Europe des peuples libres et solidaires, capable de faire tomber le mur de l’argent qui sépare les citoyens des gouvernants et les problèmes du quotidien des politiques menées.

Les élections de 2012 sont un moyen de faire pencher la balance du côté du peuple.

En 2012, avec le Front de Gauche, faites passer l’Humain d’abord.