dimanche 29 avril 2012

Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation



Le 16 mai 1945, Emile Valley, ancien cuisinier de l’hopital Salpétrière monte sur une tribune. Devant 20.000 rescapés, il lit le serment de Mathausen, serment écrit par le Comité de Résistance des Déportés et que l’on entend en 12 langues différentes ce jour là.

Membre des FTP, soutien des Brigades Internationales, il fait parti des 80.000 déportés français par mesure de répression auxquels s’ajoutent près de 75.000 français qui, pour des raisons éthniques, nationales, racistes ou religieuses n’avaient pas le droit à la vie selon leurs tortionnaires.

Juifs, tsiganes, slaves, communistes, noirs, socialistes, chômeurs,  humanistes, résistants, syndicalistes, personnes de foi, malades mentaux voici les menaces supposées aux privilèges de la race, du sang, de la terre et de l’argent. Voici ceux qu’il faut assujétir ou effacer pour les nazis allemands, les fascistes italiens, les oustachis croates, les Croix Flêchées hongroises, les Gardes de fer roumain et biensûr l’Etat Français de Vichy et autres complices.

Inutile ici de dénombrer ceux que la répression  conforte et rassure, ceux que la guerre enrichi et qui savent faire valoir leurs intérêts en finançant la haine.

Cette machine de mort, cette déportation et cette exploitation massive, parfaitement organisée et intégrée dans le système économique et dans l’industrie de guerre fait 108.000 morts parmi les 155.000 déportés français et plus de 5.700.000 mort sur les 7.500.000 déportés en Europe.

Où peut bien se trouver l’héroisme dans tant de barbarie et dans tant de souffrances, ne pouvant être comprises que par ceux qui les ont subi?

L'héroïsme pour survivre à ceux qui veulent les voir morts, de survivre pour ceux qui tombent, de survivre pour rendre justice mais aussi vivre après l’horreur avec un idéal, tel que les rescapés de Mathausen le décrivent :

Le séjour de longues années dans les camps nous a convaincus de la valeur de la fraternité humaine. Fidèles à cet idéal, nous faisons le serment solidaire et d'un commun accord, de continuer la lutte contre l'impérialisme et les excitations nationalistes.

[...]

La paix et la liberté sont la garantie du bonheur des peuples et l'édification du monde sur de nouvelles bases de justice sociale et nationale est le seul chemin pour la collaboration pacifique des États et des peuples.

Nous voulons, après avoir obtenu notre liberté et celle de notre nation, garder le souvenir de la solidarité internationale du camp et en tirer la leçon suivante :
nous suivons un chemin commun, le chemin de la compréhension réciproque, le chemin de la collaboration à la grande œuvre de l'édification d'un monde nouveau, libre et juste pour tous.